vendredi 30 octobre 2015

572 - dérives







à la fin nous avons saisi qu'il n'y aurait pas de fin. pas plus qu'il y a un centre dans nos vies. seule a guetté, pour une durée indéterminée, la sève des arbres dans le corps ramifié des forêts. le silence des cadavres bourdonne encore. la masse des tonnes mortes s'enfonce tendrement dans le sol. j'ai perdu de vue. je ne te suis plus. il reste la plaine, les mouches et une absence pléthorique des marbres. je marche encore. peut-être suis-je le dernier. peut-être ta voix l'ai-je rêvée. peut-être ta silhouette l'ai-je inventée. je me suis retourné une fois. il y a eu cette maison aux volets verts. je ne l'avais jamais vue. mais cette femme d'une quarantaine d'années que j'ai aperçue à la fenêtre, je ne la connais pas non plus. et son regard triste, comme saturé de brouillard, je ne le connais pas. c'est un regard de la guerre. la haine y est la promesse.










mardi 27 octobre 2015

571 - dérives







les pas nous ont perdus. dans un lieu sans doute, dans une proximité saturée du vent des autres. j'ai perdu ma voix. et mon regard a pris toute la place. j'ai vu ton corps menu, si audacieux, passer la clôture et frayer parmi un feu de la guerre. c'était comme une abstraction jetée dans tous les sens. il y a eu des couleurs d'une souffrance. il y a eu des corps lancés à toute vitesse dans l'éclat d'une explosion. et le feu montait dans le ciel où vont les phrases que l'on n'arrive pas à finir. dans le sentiment d'une lacune, dans l'intuition d'une déficience. j'ai marché derrière, selon la ligne droite de ton avancée. mes yeux ont clôturé l'ouvrage. je trouve une niche pour la tendresse. dans le cercle du feu je loge un gage pour l'avenir. c'est un sceau pour cacheter la parole. celui qui entendra aura la verticale pour saigner la mort. 










vendredi 23 octobre 2015

570 - dérives







les sentiers se sont estompés. il y a eu des falaises de toutes parts. et le sable rouge sang a meublé l'espace. tu as regardé vers la guerre. des machines ensevelissaient. des armes faisaient des corps éperdus parmi les masses des chairs calcinées, parmi le corps aussi grand. je crois que tu as pleuré. j'ai entendu comme un murmure. comme un regard du sable posé sur la perte. c'était ta voix peut-être en larmes. une obscurité du ravin lancée dans le jour à toute vitesse. une remontée de l'ossuaire pétrie de douleurs. j'ai marché un peu. j'ai perdu ta trace. les dunes ont camouflé quelque chose. je n'ai pas su. 










mercredi 21 octobre 2015

569 - dérives







il y a eu de la pluie. la terre au fur et à mesure a changé de visage. il y a eu des corps. des îles de cadavres dans la grande boue. j'ai suivi ta silhouette. et la plaine a pensé aux sonnets d'amour des temps. j'ai entendu la nostalgie d'un oubli qui ne serait pas souverain. tes jambes frêles et nues ont foulé la boue. jusqu'aux genoux nous avons été engagé. jusqu'au bassin. et c'est avec les bras que nous avons gagné sur chaque mètre. la pluie nous a chanté des berceuses. des voix de mères infiniment. l'eau a décidé. nous avons tiré avec les arbres. avec les racines des arbres. et il y a eu une étrave. quelque chose d'une barque. d'un soir venu jusqu'à la rive. quelque chose d'un avenir au nom de la nuit.  










mardi 20 octobre 2015

568 - dérives






comme errer ne nous a pas trompés. nous avons marché dans les bois. depuis la cime des arbres ont dévalé une conscience et son expression. cela coulait de feuille en feuille et se déposait. des mots, des phrases ont commencé à sortir de toi. ton visage m'est resté inconnu jusqu'à la fin. mais ta voix je l'ai connue. et tu as dit des choses aussi perméables que le tissu d'un linceul. aussi épais que l'air. dès lors je n'ai plus su. la distance entre les choses et moi, entre la guerre et moi, entre toi et moi. entre il n'y a plus eu de proximité. je me suis trouvé à distance de chaque présence, de chaque cadavre, de chaque promesse. et jusqu'à la moelle entre moi et moi. dans ta voix j'ai été précipité au coeur d'un territoire interdit. mon corps a pesé plus en avant. et j'ai commencé de parler à mon tour. et tout ce que j'ai dit c'était le texte de la guerre et de l'espoir. 










dimanche 18 octobre 2015

567 - dérives







c'était la nuit plus. tu as marché dans le noir. et le noir a pensé. et il a dit des choses que la lucidité ainsi que la folie aiment à entendre. je me suis retourné vers les arbres. j'ai vu le noir qui pesait sur le lieu, tant qu'on aurait dit que les choses allaient casser. tu as traversé l'aurore ensuite. tes pas de jeune femme ont été plus rapides. j'ai eu du mal à te suivre. tu as enjambé les cadavres qui faisaient comme une moraine déposée par un ancien glacier. des explosions au loin. et des lumières rouges et blanches qui montaient. je me suis adossé à un arbre. j'ai regardé la mousse à mes pieds. il y a eu une vague. une sorte de présence qui a passé. je crois que ça a été une opportunité. je n'ai pas su. peut-être une voix en feu. ou le cri d'une mère. ou le cri d'un homme arraché aux siens. peu à peu tu as ralenti. et puis nous avons regardé l'horreur en abondance dans la plaine en bas. l'incendie sans bornes. la fonte des villes. les colonnes de survivants. 










samedi 17 octobre 2015

566 - dérives







à la verticale les corps jonchaient la profondeur. la forêt portait des milliers. des hommes, des femmes, pendus par le cou. tu t'es engagée dans cet étrange verger. tes jambes nues et jeunes ont enjambé les corps des enfants trop légers pour mourir avec la corde. je t'ai suivi dans ce noir. les écorces des bouleaux ont dit l'emprise du meurtre. ils ont répété dans la voix. c'était comme un chœur pour une litanie. tu n'as pas prononcé de paroles. ta silhouette s'est densifiée au fur et à mesure. il y a eu des rayons de soleil pour parsemer la pénombre. des mousses au nord des troncs ont frémi à notre passage. les cadavres debout dans la hauteur. la mort en abondance nous montrait le chemin. il y a eu une clairière. un espace clairsemé. tu t'es adossée à un arbre. j'ai entendu je crois les larmes d'une femme. je n'ai pas vu. c'était un tas de bébés qu'on avait laissé-là. 










vendredi 16 octobre 2015

565 - dérives






il a suffi de quelques heures. les soldats sont passés. tu as dit les choses, les mêmes que l'eau, le vent et les nuages. tu as dit avec la ponctuation du corps et du visage. et les hommes n'ont pas écouté. les hommes n'ont pas vu. j'ai suivi un ruisseau minuscule jusqu'à une mare où gigotaient des têtards. la guerre ne nous a pas voulus. les hommes ont vu ton visage, et ils ont oublié ce qu'ils voyaient. je me tiendrai aux avant-postes. sur le site d'un amoindrissement de l'humain au profit d'une grande valeur. 









jeudi 15 octobre 2015

564 - dérives







les corps ont jonché les parcelles dédiées aux incendies. tu as cheminé parmi cette mort constellant. et le ciel noir. et les joncs au bord de l'eau. peu de cadavres nous ont émus. peu de récits se sont élevés depuis ces chairs lourdes. je me suis retourné un instant. j'ai vu les jours de l'enfance, j'ai vu les ébranlements chaque jour, les assauts et les viols, les cris et la peur. j'ai compris cela avec le motif des fleurs entrelacées les unes aux autres: cette frise des générations jetées dans la violence et la déraison. tu t'es appuyée un instant contre une barrière en travers du chemin. les forêts de bouleaux du monde entier ont commencé de rêver. les nuages sont passés. et le jour a déroulé son ancienne histoire. je me suis approché d'un enfant mort depuis peu. il y a eu ces dents de lait dans la lumière de plus en plus encline à la pénombre. tu as repris la marche. la nuit déchirée par des explosions sporadiques serait notre chambre de somnambules.  










mercredi 14 octobre 2015

563 - dérives







il y a des moments qui n'ont plus de substance. le sol rêve, les paroles ont perdu la certitude du sens. je questionne en silence, avec l'outil du regard, ta silhouette qui marche devant et que depuis plusieurs semaines déjà je suis sans trop comprendre à quoi tiennent mes motifs. c'est une longue dérive qui nous occupe. à travers la guerre et dans l'amour. la forêt pense à l'avenir, la pénombre dans les sous-bois ne cesse de nous enjoindre à nous porter vers demain. je n'ai pas vu encore ton visage. tes jambes seules me connaissent. tes jambes qui foulent les charniers. combien de morts? le ciel se blesse à la cime des arbres. il n'y a plus d'histoires. je dérade à la surface. je perds la raison de quoi que ce soit. un jour peut-être tu te retourneras et je saurais ton visage : de vie ou bien de mort. jeune femme à l'approche des massacres, avril est ton vêtement, avril 










mardi 13 octobre 2015

562 - dérives







sur le registre des dates j'ai ajouté celles de nos naissances. le granit a hésité à recevoir nos noms. la mort pourtant nous regarde depuis longtemps. les corps inertes nous promettent. nous marchons parmi les piles de cadavres. nous cheminons de cairn en cairn. j'ai vu que ta peau jeune a commencé de fondre. et mes mains si amoureuses sont raides et oscillent dans l'air. parfois ta voix se dit sur la pourriture. on dirait un filet de jour qui flotte un instant dans le noir et s'effiloche et se perd en minuscules fragments. alors le souvenir du sens s'annonce de nouveau. je comprends que ta voix n'est plus une parole. nous nous tenons au bord du monde. et la pluie commence à envahir la saison. je te suis, néanmoins. 










dimanche 11 octobre 2015

561 - dérives







tu as livré tes regards à la faim du paysage. debout parmi le nombre des voix, parmi les pierres éparpillées dans la conséquence. rien ne produira plus cet éphémère culte de la présence. et cette feuille morte recourbée sur elle-même propose quelque chose à l'ennui. je me suis assis au bord de la fosse commune. en bas manquaient les cadavres. on les trouvait à l'orée du bois entassés par piles de quinze. mais ici la fosse est restée vide. tu as marché dans l'excavation. et la mort n'a rien dit à cela. j'ai pensé à ma mère. j'ai pensé à toutes les mères. il m'est apparu avec force que la guerre et ses massacres étaient un cri adressé à la mère, à ses regards incertains, à son manque d'attention. tu as chanté au fond de la fosse vide. les cadavres sont tombés autour. comme les fruits trop mûrs d'un arbre encore à venir. j'ai entendu les noms dans les voix brisées contre le sol. les herbes hautes ont dit le travail de la durée, cette légère inclinaison du haut vers le bas. 










vendredi 9 octobre 2015

560 - Jour J lecture







Cette lecture est sans doute une occasion de dresser un portrait de l'écriture à ma main. Je le voudrais sans excès, sans passion, ce portrait. Il y faudrait de la distance et de la mesure sans pour autant qu'y manquent le vif, la chaleur et l'implication. Je crois que je choisis une image, comme instance de déplacement. Quoi de plus pertinent que de se passer des mots pour présenter le visage d'une écriture? Je choisis une image oui. 
Et c'est une image, non pas vers laquelle je vais, mais plutôt à laquelle je reviens. Et les quelques lecteurs fidèles de cette entreprise que je nomme peut(-)être la connaisse déjà. Il s'agit du médaillon de Jean Fouquet que j'utilise pour un travail aujourd'hui en suspens dont l'objet serait de saisir une image de moi-même. Il n'y a ici aucune surprise à avoir, de retrouver ce portrait au coeur d'une tentative de saisir une image de l'écriture. 

Puisque l'écriture et moi-même sont un seul corps. 




Dans cette représentation de Jean Fouquet par lui-même, il y a l'être précisément de l'écriture à ma main. Par être, j'entends un fond, une présence qu'on pourrait rapprocher de l'idée d'ambiance*, ou de couleur peut-être : ce quelque chose qui vient à l'impression, qui donne au sentiment, sans que soit possible à quiconque d'identifier précisément de quoi il retourne. Certains appellent ceci l'ouvert, la béance, le retrait... peu importe, la périphrase me semble prévaloir en l'occurrence sur le vocable, puisque la langue échoue, dans tous les sens du terme. 
Je n'ai guère le temps de m'appesantir sur une description du portrait. De cet être, que pourrais-je en dire brièvement? Je crois qu'il ne serait pas vain d'avancer qu'y vibre quelque chose de la concentration, du sérieux, de la nuit aussi, de la solitude sans doute, quelque chose de tragique et de certain, de paisible également, j'y vois enfin la division, l'écartèlement dont procède la durée d'une entreprise vouée à l'exercice d'un désir. 
En résumé, un regard est à l'oeuvre et ce regard ne focalise pas sur un objet, parce que si ses yeux partent dans deux directions différentes, c'est pour saisir l'intervalle fuyant sur le motif duquel défile ce que désirer veut dire. 


* comme si l'essentiel était dans le diffus alentour, dans les atomes en errance ici et là.















jeudi 8 octobre 2015

559 - J moins 1 avant lecture








jeudi 8 octobre 2015


Pour finir?



     Je laisse la parole au psychanalyste Serge André, parole dans laquelle je reconnais quelque chose de ce qui me travaille : 

"Exposé plus que quiconque (davantage encore que le psychanalyste) à la prolifération de la parole, souffrant de retrouver en lui le bavard intarissable qu'il entend partout au-dehors, et voulant soit détruire, soit réparer le langage dont il ne peut se passer, l'écrivain tente de soulager sa souffrance en se livrant à une opération de chiffrage. Il ne cherche pas à s'expliquer les raisons de sa souffrance, il se moque d'ailleurs de toute explication et de toute forme de déchiffrage qui ne ferait qu'ajouter encore de la parole au moulin qu'il veut arrêter.
L'écrivain veut attenter à la parole, tout au moins au discours commun, et lui opposer l'absolue singularité de son propre chiffre en donnant corps - un autre corps - à sa souffrance. Ce corps, fait de lettres et non de paroles, c'est son écriture. Et quelles que soient les apparences, quelles que soient la forme et l'expression que prend son chiffrage, quels que soient les moyens et les ruses dont il use pour sa construction, ce corps nouveau est d'abord un bloc de mutisme qui veut s'imposer face au bruit du monde. Qu'il crie, qu'il hurle, qu'il chante ou qu'il murmure, même lorsqu'il semble faire entendre une voix qui a l'air de parler, un livre est toujours, en premier lieu, un corps étranger introduit de force dans la parole. Une sorte de barrage contre la marée de parole."


Serge André, l'écriture commence où finit la psychanalyse, Editions Le bord de l'eau - 
collection la muette, 2015















mercredi 7 octobre 2015

558 - J moins 2 avant lecture








mercredi 7 octobre 2015




Que voulez-vous dire quand vous affirmez : "Je crois que lire en public consiste à se dépersonnaliser. C'est une manière d'entrer dans l'anonymat."



Je pense à l'angoisse car c'est un affect qui signale l'anonymat tel que j'en ai l'intuition. L'angoisse intervient quand je reste sans voix, nu, face à quelque chose que je ne peux pas penser. La survenue de l'angoisse dans un cours d'une vie est cet événement selon lequel je me trouve livré à l'inobjectivable, déporté sans recours sous l'autorité inquiétante d'un s|ens qui ne vient plus. La langue est rendue à une déraison, elle est accaparée par une soudaine passion pour l'anonymat. Elle se refuse aux exercices d'identification et de catégorisation ordinaires par lesquels nous mettons en ordre notre rapport au monde. La langue tourne à vide, ouverte à tous les vents. Elle nous délaisse, se fait fin en soi, indocile, rigide, fuyante, inadaptée, toute occupée à son étreinte avec ce visiteur étrange et sans visage que j'appelle l'anonymat
Or, ce désordre concerne le poème. Le texte poétique, tout comme l'angoisse, est censé révéler cet amant de la langue à l'ordinaire dissimulé, cet anonymat qui vaque à l'arrière-fond de nos personnes, hors d'atteinte. Il désoriente la langue lui aussi, la soustrait à sa fonction pragmatique de délivrer un message informatif.
Je crois donc que lire en public un poème reste cette entreprise périlleuse selon laquelle je porte à la connaissance de tous cet hôte inquiétant. Je dévoile la nature amoureuse de la langue, son élan érotique vers lui. Autrement dit, lors d'une lecture, je tends vers une dépersonnalisation et laisse affleurer dans mon visage déserté cet autre que tous nous logeons, qui nous concerne sans jamais coïncider : je me porte vers cet état de l'angoisse. On comprend dés lors qu'au cours d'une lecture poétique il ne s'agit pas tant de livrer les informations du texte que de se faire témoin de l'anonymat qu'il suscite dans les corps.

















mardi 6 octobre 2015

557 - J moins 3 avant lecture








mardi 6 octobre 2015




Qu'est-ce que lire en public ?


Je crois que lire en public consiste à se dépersonnaliser. C'est une manière d'entrer dans l'anonymat. Il faudrait bien des phrases, et parmi les plus consistantes possibles, pour définir ce que pourrait être cet anonymat-là. Je crois qu'il s'agit d'une passion dévorante. Pour lire en public, il est nécessaire d'avoir un goût certain pour le meurtre : une inclination pour l'éradication de soi. 
Comment un texte pourrait-il prendre voix autrement? 

Lire "Ma mère est lamentable" devant des personnes est un crime. La victime est volontaire. Elle est cette femme - je suis une femme - fanatique, qui court à la sanction comme une amoureuse à son amant. Prêter sa voix en l'occurrence est un trépas dont revenir signifie avoir été transformé. 

Un écart aura eu lieu, et mon visage en sera différent, sa teneur en altérité en sera comme augmentée. Les personnes en présence auront assisté au massacre d'une présence, et à sa venue au monde, en d'autres termes, il auront été mis en présence de la culture. 


















lundi 5 octobre 2015

556 - J moins 4 avant lecture







lundi 5 octobre 2015





Il me faudrait également un extrait choisi par tes soins, et si possible, que tu le commentes.


« les arbres ont griffé mes joues avec les fleurs intenses inspirées les fleurs qui chantaient toutes chantaient dans le chœur des lumières et le printemps fou de ciel chantaient les fleurs chantaient la beauté ruisselante des photosynthèses et la misère noire du muscle à mon nom »

J’ai choisi cet extrait pour son lyrisme emporté, désuet, irresponsable. Le terme scientifique « photosynthèse » limite cette esthétique mais la confirme aussi par son usage inhabituel au pluriel (un peu à la façon du pluriel intensif hébreu), il la borde avant que ne s’énoncent la nuit et la déréliction, ce travail du négatif auquel cette folie de printemps n’échappe pas, comme toute manifestation du vivant. 
C’est un résumé possible du livre il me semble.

















dimanche 4 octobre 2015

555 - J moins 5 avant lecture







dimanche 4 octobre 2015





Qu’aimeriez-vous partager en priorité avec vos lecteurs ?


C’est une drôle de question. Je crois que l’objet du partage serait une forme de déception quant à la vie, et tout ce que cette déconvenue engage de vif en nous : amour, colère, désir, angoisse, joie, fuite, solidarité. 

















samedi 3 octobre 2015

554 - J moins 6 avant lecture







samedi 3 octobre 2015





Si ce livre devait être une mélodie/musique, quelle serait-elle ?

J’hésite entre deux musiques : « You suffer - but why » de Napalm Death et la sonate de requiem d’Olivier Greif. 
Le premier morceau dure une seconde (à ce titre il est sans doute le titre le plus court de l’histoire de la musique), il est un cri, ironique, tragique, dérisoire, concernant la souffrance humaine. 
La sonate de Greif développe un récit poignant sur la mort (la mort comme perte, comme voyage et comme contemplation). 
J’hésite donc entre le cri et le récit, comme en témoigne mon livre lui-même. C’est sur cette ambiguïté que j’ai construit Ma mère est lamentable.





















vendredi 2 octobre 2015

553 - J moins 7 avant lecture







vendredi 2 octobre 2015





Instinctivement, une phrase plus qu’une autre qui résumerait à elle seule cet ouvrage. Laquelle, et pourquoi ? 


        « Ô Mère
        m’avoir laissé seul dans les songes hurlants de notre peau commune »

Cette phrase exprime assez bien, il me semble, ce qu’est la perte de l’être aimé. 

















jeudi 1 octobre 2015

552 - J moins 8 avant lecture







jeudi 1 octobre 2015





Parlez-nous de votre travail. Quel est le thème de Ma mère est lamentable ?


Mon travail a pour enjeu de donner consistance à ma présence. Il épouse la cause de mon corps. 
Le thème de Ma mère est lamentable est la mort comme ressort de la vie, la douleur comme viatique pour l’amour.