vendredi 9 octobre 2015

560 - Jour J lecture







Cette lecture est sans doute une occasion de dresser un portrait de l'écriture à ma main. Je le voudrais sans excès, sans passion, ce portrait. Il y faudrait de la distance et de la mesure sans pour autant qu'y manquent le vif, la chaleur et l'implication. Je crois que je choisis une image, comme instance de déplacement. Quoi de plus pertinent que de se passer des mots pour présenter le visage d'une écriture? Je choisis une image oui. 
Et c'est une image, non pas vers laquelle je vais, mais plutôt à laquelle je reviens. Et les quelques lecteurs fidèles de cette entreprise que je nomme peut(-)être la connaisse déjà. Il s'agit du médaillon de Jean Fouquet que j'utilise pour un travail aujourd'hui en suspens dont l'objet serait de saisir une image de moi-même. Il n'y a ici aucune surprise à avoir, de retrouver ce portrait au coeur d'une tentative de saisir une image de l'écriture. 

Puisque l'écriture et moi-même sont un seul corps. 




Dans cette représentation de Jean Fouquet par lui-même, il y a l'être précisément de l'écriture à ma main. Par être, j'entends un fond, une présence qu'on pourrait rapprocher de l'idée d'ambiance*, ou de couleur peut-être : ce quelque chose qui vient à l'impression, qui donne au sentiment, sans que soit possible à quiconque d'identifier précisément de quoi il retourne. Certains appellent ceci l'ouvert, la béance, le retrait... peu importe, la périphrase me semble prévaloir en l'occurrence sur le vocable, puisque la langue échoue, dans tous les sens du terme. 
Je n'ai guère le temps de m'appesantir sur une description du portrait. De cet être, que pourrais-je en dire brièvement? Je crois qu'il ne serait pas vain d'avancer qu'y vibre quelque chose de la concentration, du sérieux, de la nuit aussi, de la solitude sans doute, quelque chose de tragique et de certain, de paisible également, j'y vois enfin la division, l'écartèlement dont procède la durée d'une entreprise vouée à l'exercice d'un désir. 
En résumé, un regard est à l'oeuvre et ce regard ne focalise pas sur un objet, parce que si ses yeux partent dans deux directions différentes, c'est pour saisir l'intervalle fuyant sur le motif duquel défile ce que désirer veut dire. 


* comme si l'essentiel était dans le diffus alentour, dans les atomes en errance ici et là.















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