dimanche 11 octobre 2015

561 - dérives







tu as livré tes regards à la faim du paysage. debout parmi le nombre des voix, parmi les pierres éparpillées dans la conséquence. rien ne produira plus cet éphémère culte de la présence. et cette feuille morte recourbée sur elle-même propose quelque chose à l'ennui. je me suis assis au bord de la fosse commune. en bas manquaient les cadavres. on les trouvait à l'orée du bois entassés par piles de quinze. mais ici la fosse est restée vide. tu as marché dans l'excavation. et la mort n'a rien dit à cela. j'ai pensé à ma mère. j'ai pensé à toutes les mères. il m'est apparu avec force que la guerre et ses massacres étaient un cri adressé à la mère, à ses regards incertains, à son manque d'attention. tu as chanté au fond de la fosse vide. les cadavres sont tombés autour. comme les fruits trop mûrs d'un arbre encore à venir. j'ai entendu les noms dans les voix brisées contre le sol. les herbes hautes ont dit le travail de la durée, cette légère inclinaison du haut vers le bas. 










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