dimanche 18 octobre 2015

567 - dérives







c'était la nuit plus. tu as marché dans le noir. et le noir a pensé. et il a dit des choses que la lucidité ainsi que la folie aiment à entendre. je me suis retourné vers les arbres. j'ai vu le noir qui pesait sur le lieu, tant qu'on aurait dit que les choses allaient casser. tu as traversé l'aurore ensuite. tes pas de jeune femme ont été plus rapides. j'ai eu du mal à te suivre. tu as enjambé les cadavres qui faisaient comme une moraine déposée par un ancien glacier. des explosions au loin. et des lumières rouges et blanches qui montaient. je me suis adossé à un arbre. j'ai regardé la mousse à mes pieds. il y a eu une vague. une sorte de présence qui a passé. je crois que ça a été une opportunité. je n'ai pas su. peut-être une voix en feu. ou le cri d'une mère. ou le cri d'un homme arraché aux siens. peu à peu tu as ralenti. et puis nous avons regardé l'horreur en abondance dans la plaine en bas. l'incendie sans bornes. la fonte des villes. les colonnes de survivants. 










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