jeudi 15 octobre 2015

564 - dérives







les corps ont jonché les parcelles dédiées aux incendies. tu as cheminé parmi cette mort constellant. et le ciel noir. et les joncs au bord de l'eau. peu de cadavres nous ont émus. peu de récits se sont élevés depuis ces chairs lourdes. je me suis retourné un instant. j'ai vu les jours de l'enfance, j'ai vu les ébranlements chaque jour, les assauts et les viols, les cris et la peur. j'ai compris cela avec le motif des fleurs entrelacées les unes aux autres: cette frise des générations jetées dans la violence et la déraison. tu t'es appuyée un instant contre une barrière en travers du chemin. les forêts de bouleaux du monde entier ont commencé de rêver. les nuages sont passés. et le jour a déroulé son ancienne histoire. je me suis approché d'un enfant mort depuis peu. il y a eu ces dents de lait dans la lumière de plus en plus encline à la pénombre. tu as repris la marche. la nuit déchirée par des explosions sporadiques serait notre chambre de somnambules.  










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