mercredi 14 octobre 2015

563 - dérives







il y a des moments qui n'ont plus de substance. le sol rêve, les paroles ont perdu la certitude du sens. je questionne en silence, avec l'outil du regard, ta silhouette qui marche devant et que depuis plusieurs semaines déjà je suis sans trop comprendre à quoi tiennent mes motifs. c'est une longue dérive qui nous occupe. à travers la guerre et dans l'amour. la forêt pense à l'avenir, la pénombre dans les sous-bois ne cesse de nous enjoindre à nous porter vers demain. je n'ai pas vu encore ton visage. tes jambes seules me connaissent. tes jambes qui foulent les charniers. combien de morts? le ciel se blesse à la cime des arbres. il n'y a plus d'histoires. je dérade à la surface. je perds la raison de quoi que ce soit. un jour peut-être tu te retourneras et je saurais ton visage : de vie ou bien de mort. jeune femme à l'approche des massacres, avril est ton vêtement, avril 










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