mardi 27 octobre 2015

571 - dérives







les pas nous ont perdus. dans un lieu sans doute, dans une proximité saturée du vent des autres. j'ai perdu ma voix. et mon regard a pris toute la place. j'ai vu ton corps menu, si audacieux, passer la clôture et frayer parmi un feu de la guerre. c'était comme une abstraction jetée dans tous les sens. il y a eu des couleurs d'une souffrance. il y a eu des corps lancés à toute vitesse dans l'éclat d'une explosion. et le feu montait dans le ciel où vont les phrases que l'on n'arrive pas à finir. dans le sentiment d'une lacune, dans l'intuition d'une déficience. j'ai marché derrière, selon la ligne droite de ton avancée. mes yeux ont clôturé l'ouvrage. je trouve une niche pour la tendresse. dans le cercle du feu je loge un gage pour l'avenir. c'est un sceau pour cacheter la parole. celui qui entendra aura la verticale pour saigner la mort. 










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