Un apaysement : c'est quand tu regardes un vallon tranquille et que ça te fait du bien.
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Aujourd'hui, il m'apparaît, enfin, qu'écrire n'est qu'une conjuration de la mort de ma mère. C'est ainsi. Je me suis battu, débattu pour échapper à cela. J'ai voulu en finir en écrivant cette mort une fois pour toute. Peine perdue. Les mots que j'écris sont le corps de la mère morte. C'est comme ça. Il faut l'accepter. Il m'aura fallu dix ans pour le comprendre. Ecrire à partir de ma mère vers ma mère: voilà le territoire de ce que je peux énoncer. Il n'y a pas de honte à cela. J'ai été traumatisé. Ce trauma est mon visage dans l'écriture. J'écris ma mère, la douleur, la profondeur, la rage et le cri. Je ne louvoie plus. Je suis l'auteur de l'absence de ma mère. C'est structurel.
La matière d'une langue qui me loge.
*
Je suis en difficulté pour passer de l'intime au public. Qu'une chose conçue dans mon esprit puisse avoir un impact dans le monde par le biais du langage me terrorise. C'est pourtant ce que j'appelle de mes voeux.
Voilà une catégorie paradoxale de ma jouissance propre.
Le numérique brouille les catégories privé/public. Des fois ça me rend fou, des fois ça me libère. Souvent je fais n'importe quoi. Ce n'est pas très pratique.
*
Un journal, c'est une attente sans cesse renouvelée d'en clôturer le cours, dans la terreur que cela arrive.
*
Faire évoluer ce journal : plus de publications, plus de spontanéité, croiser le travail d'écriture et la vie pour de vrai (si je puis dire). Il s'agit aussi de mettre en oeuvre quelque chose de la générosité. Je me souviens ici de mes prestations sur scène quand j'étais un chanteur de hard-core, il y a quinze ans maintenant. Hé bien, j'étais généreux je crois. Je me dépensais sans compter.
Ecrire mon journal comme j'hurlais dans le micro, avec la même énergie.
Je vieillis doucement, et il me semble de plus en plus évident que mes expériences de jeunesse sont bien plus fondamentales que je ne le croyais. Mes entreprises de jeune homme, les événements de mon adolescence sont le creuset de ce que je peux être aujourd'hui. C'est étrange, j'avais toujours minoré ce fait pourtant évident. Par exemple, que jusqu'à ma mort je serai un ancien chanteur de hard-core.
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La matière d'une langue qui me loge.
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Je suis en difficulté pour passer de l'intime au public. Qu'une chose conçue dans mon esprit puisse avoir un impact dans le monde par le biais du langage me terrorise. C'est pourtant ce que j'appelle de mes voeux.
Voilà une catégorie paradoxale de ma jouissance propre.
Le numérique brouille les catégories privé/public. Des fois ça me rend fou, des fois ça me libère. Souvent je fais n'importe quoi. Ce n'est pas très pratique.
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Un journal, c'est une attente sans cesse renouvelée d'en clôturer le cours, dans la terreur que cela arrive.
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Faire évoluer ce journal : plus de publications, plus de spontanéité, croiser le travail d'écriture et la vie pour de vrai (si je puis dire). Il s'agit aussi de mettre en oeuvre quelque chose de la générosité. Je me souviens ici de mes prestations sur scène quand j'étais un chanteur de hard-core, il y a quinze ans maintenant. Hé bien, j'étais généreux je crois. Je me dépensais sans compter.
Ecrire mon journal comme j'hurlais dans le micro, avec la même énergie.
Je vieillis doucement, et il me semble de plus en plus évident que mes expériences de jeunesse sont bien plus fondamentales que je ne le croyais. Mes entreprises de jeune homme, les événements de mon adolescence sont le creuset de ce que je peux être aujourd'hui. C'est étrange, j'avais toujours minoré ce fait pourtant évident. Par exemple, que jusqu'à ma mort je serai un ancien chanteur de hard-core.
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L'espace avait pris la mesure de notre ambition.
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1 commentaire:
"It'a a hard rain a gonna fall"
(Bob Dylan)
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