A (1,M)
dans le hall d'entrée le silence s'est reflété sur le miroir. je suis monté dans ma chambre. achamb'. 0. j'ai entendu une ambulance. partir une ambulance. dans le hall je me suis trouvé seul. le silence a reflété les fleurs sur le miroir. le silence a jeté un reflet sur la console. sur un endroit du bois de la console. 9. j'ai regardé les bancs les murs le gris nu. non. j'ai regardé les affiches écrites dans toutes les langues. je me suis déshabillé à mon tour. je suis entré dans la chambre. achamb'. le bouquet de fleurs s'est tu sur la console. non. On a fermé les portes on a jeté le zyklon B. quand on m'a glissé dans le four quelqu'un a dit ça sera difficile de vivre parmi les vivants. les vivants. non. 9. j'ai attendu moi aussi dans la pièce exiguë. j'ai attendu moi aussi que vienne mon tour. j'ai attendu avant de longer le couloir pour rencontrer le vieux dans l'arrière boutique. 6. moi aussi j'ai été mort pourtant. m'hors temps moi aussi. on a regardé les taxis jaunes de New York. les autres ont été mes amis je crois. mis je crois. les autres aussi étaient morts. les autres aussi la vie les voulait. même morts la vie les voulait. 4. mes amis je ne les ai pas connus. on a attendu dans la petite pièce. non. il y a eu un petit lit comme dans ma chambre. achamb'. 0. on s'y est tous allongé à un moment ou à un autre. les paupières fermés on a l'air moins mort, a dit quelqu'un. moins mort je ne sais pas. E. 1. qu'elle ne reviendrait pas. non. mort. M. une ambulance a démarré quand est venu mon tour. une ambulance dans le silence de la rue. dans le silence du lotissement. j'ai longé le couloir en pente. j'ai foulé le lino. dans le silence de cette petite ville du Sud. E. dans le hall d'entrée je ne me suis pas trouvé. le silence a dissipé mon visage dans le miroir. R. le silence a fait le vent. j'ai tourbillonné dans la chambre. achamb'. je n'y ai pas été. quelqu'un a dit, nous sommes morts. nous attendons le rêve du vieux. quelqu'un a dit. une ambulance a démarré. a dit. je ne suis pas allé. 1
Amorce de la balise J : chambre à gaz/fours – hall devant fleurs/chambre maison – pièce exiguë/couloir
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Soit un repère orthonormé. Soient assignés à l’axe des abscisses les huit chiffres de la date de ce jour précis où la mort de ma mère n'a pas eu lieu dans ma vie. Soient les quatre lettres de l'acronyme assignées à l’axe des ordonnées. Soit un système de coordonnées dans lequel le territoire du vide se trouve momentanément lié, ligoté, relié à un ordre arbitraire, tel Isaac ligaturé par son père Abraham sur l’autel du sacrifice. Soient les balises référencées dans ce repère, accolées à une lettre et un chiffre. Soient les balises groupées dans un ensemble de trente-deux éléments. Soit l'alphabet polonais, l'alphabet du pays des Plaines, comprenant justement trente-deux lettres, pour nommer les trente-deux balises. Soient trente-deux entrées dans le vide de ma mémoire. Soit un cryptogramme possible que le vieux me tatoue sur l’avant-bras dans le rêve.
Structure d'une balise : Les Camps - Le non-événement - Le rêve de New-York
Structure d'une balise : Les Camps - Le non-événement - Le rêve de New-York
Amorce de la balise J : chambre à gaz/fours – hall devant fleurs/chambre maison – pièce exiguë/couloir
M.E.R.E - Les balises - A (1,M) 3ème version - date
2 commentaires:
Le tatouage ne peut plus être qu'invisible.
Il l'est déjà.
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