mercredi 18 décembre 2019
Aujourd'hui fut un jour salariat salariat. Mails, téléphone, café, on discute - voiture, métro, vélo, marche - cantine, on discute, on discute - on éduque, on témoigne, on écrit - mais que fait-on là ? Et puis le petit bruit aigu de la machine à laver la vaisselle en fin de cycle.
/
Relu des pages de Logique du pire de Rosset dans le métro. C'est n'importe quoi de lire comme ça, j'oublie au fur et à mesure.
La conscience humaine est suffisamment informée du tragique. Elle possède ce savoir, c'est-à-dire elle sait que le hasard distribue les jours, que rien n'est auteur de ce hasard. Elle connaît le chaos: le tragique. Ce qui nous manque, c'est la parole, parole comprise comme usage du savoir. Ce qui nous manque, c'est la disponibilité du savoir tragique. Rendre la parole aux hommes, voilà la raison tragique, parce qu'un tragique parlé vaut mieux qu'un tragique silencieux. Entendu qu'on ne cherche pas là un progrès, mais une mise à disponibilité d'un savoir déjà inscrit en chacun mais tenu à distance de la parole. La théorie pascalienne du divertissement ne porte pas sur l'occultation du tragique mais sur sa non-utilisation.
/
Ici le souvenir est à chaque fois oublieux de ce que pourtant il nous restitue, et cet oubli est sa lumière. De là lui vient son poids de nostalgie: une note élégiaque vibre si fort au fond de toute mémoire humaine que, à la limite, le souvenir qui ne se rappelle rien est le souvenir plus puissant.Giogio Agamben, Idée de l'immémorial dans Idée de la prose.
/
 |
| Je me souviens que cette image ne me rappelle rien. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire