dimanche 20 janvier 2019

6 aM






Bruxelles mercredi 9/1/19, Espace Senghor

ça vient petit à petit si vous avez besoin de quelque chose y a pas de quoi j'ai une question c'est laquelle qui est jouée en premier il y a même un fer à repasser entre 5 ans et 12 ans il me faut une chapelle pas une cathédrale j'aime les calculs faux parce qu'il donne des résultats justes la graisse c'est pas de la viande c'est juste pour voir un peu

devant la fenêtre en octogone
le souffle fait le vent qui sonne - en direct
quelque chose s'imprime
à même l'oubli
à même l'oubli


          y a ça qui revient
          les spectres gémissent 
          dans la matière
             d'une évocation

le solo c'est que toi dans les oiseaux leurs chants qui dégoulinent à foison dans la destruction

                    ce qui détruit songe où la frontière est un pays

                              frontière   épaisse où 
                                                                                               s'allonger naître
                                                                                               un peu faire
                                  
                                  tout autour des sons figurent
                                  l'amoindrissement du sens
                                  dont procède le rêve

tu vois comme ça ça peut aller assez vite par contre là-bas il va falloir que j'aie une petite loupiote


               (dans l'infini des textes à l'infini

               quand je suis de ce temps
               quand je m'attends à la mort

               l'estuaire des phrases 
               les îlots de sens qui
               dérivent dans le delta

               là précisément
               profondeur de la frontière
               profondeur du rêve

               le nom impossible est un passage qui aboutit au passage

               le vent écrit avec les mots de l'anatomie

               la frontière a la voix d'une vérité bancale
               ce murmure infidèle où s'engouffre le temps)

le nom impossible 
      arrimé en lui-même
   invariablement invariable
               il explose la syntaxe; la syntaxe y trouve sa cause
     le nom impossible est de toutes les phrases
                            l'indestructible destruction du sens
contre laquelle s'arc-boute l'infini des phrases à venir
                                                                                            :

le bout de mon bras est une main mélangée, ma main se mélange aux énoncés dans le secret de la fosse, ma main mélangée est une bouche des textes dans le secret de la fosse, ma main mélangée a les doigts du secret, ma main mélangée se tait dans le secret des énoncés, le bout de mon bras est un silence mélangé dans les énoncés, le bout de mon bras est un mélange de silence et de fosse, ma main mélangée trempe dans les énoncés du secret, ma main mélangée trempe dans la fosse au bas de l’arbre, ma main mélangée est un énoncé de la fosse, ma main mélangée est un énoncé dans la fosse au bas de l’éboulis, ma main mélangée dure au bout de mon bras, la durée est au bout de mon bras, ma main mélangée est de la durée, la durée parle au bout de mon bras, la durée parle une langue bancale au bout de mon bras, la durée parle une langue, la durée parle dans l’habitude, une langue parle dans la durée de l’habitude, une langue parle dans la durée, la durée clapote alentour, la durée clapote au bout de mon bras, la durée parle dans le clapotis alentour, une langue parle dans le clapotis alentour, une langue est un clapotis alentour, la durée d’une langue clapote alentour, la durée de l’habitude est une langue alentour, la durée de l’habitude est un clapotis de la langue, la langue de l’habitude est un clapotis de la durée, l’habitude est un clapotis de la durée, une langue clapote dans l’habitude, une langue dure dans l’habitude du clapotis, une langue parle la langue du clapotis, une langue parle la langue de l’habitude alentour, les alentours durent dans une langue d’habitude, une langue clapote d’habitude pour dire ce qu’il faut faire, une langue d’habitude clapote pour dire ce qu’il faut faire, une langue dit ce qu’il faut faire en clapotant alentour, une langue parle la langue de ce qu’il faut faire dans le clapotis d’habitude, une langue parle la langue de ce qu’il faut faire dans la durée qui clapote alentour d’habitude, une langue parle la langue de ce qu’il faut faire dans le clapotis de la durée alentour, la durée alentour clapote dans la langue de ce qu’il faut faire, la durée d’habitude clapote dans la langue de ce qu’il faut faire, ce qu’il faut faire est parlé dans la durée qui clapote alentour, ce qu’il faut faire est parlé dans le clapotis de la langue d’habitude, un feu ne sait pas ce qu’il faut faire, ce qu’il faut faire n’est pas entendu par un feu, le clapotis de la langue d’habitude alentour échoue dans un feu, un feu parle, un feu parle avec un accent, un feu parle une langue avec un accent impayable, un feu parle une langue rigolote, un feu parle une langue qui ne dure pas, un feu parle une langue incompréhensible, un feu parle une langue bancale, un feu parle la langue des éboulis, un feu parle, un feu se tait, un feu se tait dans la trace, un feu se tait dans la cendre, un feu ouvre les cuisses, un feu se tait dans l’entrecuisse, un feu se tait, un feu tient bon dans la cendre, un feu tient bon dans le retrait, un feu tient bon dans le sexe, un feu tient dans la trace, un feu a parlé, un feu a parlé avec un accent incroyablement vivant, un feu a parlé une langue de ce qui nous défait, une langue de ce qui nous défait a été parlé par le feu, un feu se tait après avoir parlé, un feu tient bon dans le silence, un feu s’est retiré dans les cuisses, un feu est un cri bon pour la jeunesse, un feu est la jeunesse d’un cri, un feu crie dans la jeunesse du jardin originaire, un feu est le jardin originaire, un feu crie dans l’arbre, un feu crie la jeunesse dans ce qui nous défait, ce qui nous défait est une langue incompréhensible, ce qui nous défait est le visage bancal de la vérité, ce qui nous défait fait office de nef, ce qui nous défait est la nef où loger, la nef où loger est une langue incompréhensible, la nef où loger est une langue, une langue est ouverte sur l’ennui, l’ennui est une ouverture sur la langue incompréhensible, l’ennui est une ouverture propice à la vérité bancale, l’ennui est une ouverture à la commissure des lèvres, l’ennui manque à l’appel du premier énoncé, le premier énoncé ne s’ennuie pas, le premier énoncé est l’ennui de l’appel, le premier énoncé manque toujours à l’appel, le premier énoncé est dans le vent à la commissure des lèvres, le premier énoncé est un trou dans l’appel, le premier énoncé troue l’appel, le premier énoncé troue l’appel toujours, toujours l’appel est troué par le premier énoncé, le premier énoncé est un trou qui appelle, un trou qui appelle est toujours le premier énoncé, un trou ennuie l’appel, l’appel se perd dans un trou du premier énoncé, l’appel s’ennuie à l’orée du trou du premier énoncé, l’appel préfère le clapotis d’habitude de la langue alentour, l’appel préfère tourner le dos au trou du premier énoncé qui l’appelle, l’appel du premier énoncé est une tragédie, le premier énoncé est un trou tragique, le premier énoncé est un trou vivant dans l’appel, le premier énoncé est un éboulis dans le visage de l’appel, le premier énoncé est un trou bancal, le premier énoncé est un trou bancal dans l’ennui de l’appel, l’appel fuit le trou dans son propre visage, l’appel fuit le trou du premier énoncé dans son propre visage, l’appel fait mine de s’ennuyer à l’appel du premier énoncé, l’appel a peur du trou, l’appel a peur du trou tragique du premier énoncé, l’appel est un ennui, l’appel est un ennui qui a peur, le premier énoncé appelle le visage bancal de la vérité, le visage bancal de la vérité troue le clapotis de la langue alentour, le trou du premier énoncé troue l’habitude de la langue alentour, on ne voit rien de spécial dans le trou du premier énoncé, il n’y a rien à voir dans le trou du premier énoncé qui appelle, il n’y a rien à découvrir dans le trou du premier énoncé qui appelle, le trou du premier énoncé est comme ça,

Das Gewirr, IV, Iris Terdjiman



Bruxelles, vendredi 11/01/19, chez I. et C., salon



Romitelli, An index of metals (écouté sur les conseils d'A-M.)


boire un café - sous un même ciel gris - parmi les autres les spectres sous un même ciel gris - préfiguration  de l'asthme ici - jour - joie- ventre : c'est là dans le ventre que l'asthme impose sa franchise - commerce du souffle - les mots rayent le mal qui songe

   je me dis: un point c'est un nom vu de très loin c'est un nom à l'horizon. la ponctuation est une trouée dans le plan des mots qui défilent, un jour dans le sens, un changement d'échelle.
                       l'autre bord de la frontière en son épaisseur formidable

Un impératif est un flux de transe
Archéologique sous le soleil exactement
En philosophie at the drive-in
L’absence de méthode est un impératif

Une intention particulière une absence
Levinas Levinas Levinas
L’art et le temps à l’origine
Un bien propre tourne la page

Le château est une métamorphose
La page un crépuscule
At the drive in William Faulkner
William Faulkner William Faulkner

Levinas dans le château
Une métamorphose au désarroi
Le temps passe at the drive in
Les questions sont un seul mot

Bruxelles, samedi 12/01/19, espace Senghor

Un soleil de méthode
Sous l’impératif archéologique

Une origine une page

L’absence à temps
Métamorphose

William Faulkner at the drive-in

tu penses quoi toi Geoffrey ici ah ouais d'accord ici l'intérêt c'est que tu projettes quelques-uns les petits à ce moment là non non mais c'est bien merci une fois j'avais mis ici dans les gradins on peut le mettre là tu prends le rapport dynamique je vais les mettre là ben oui je te dis les réglages c'est un retour ah d'accord je vais t'en mettre d'autres ah c'est pour rallonger en mettre d'autres tu vois pour que celui-là est assez long super merci beaucoup alors zut attention Geoffrey je passe là c'est normal tu es chez toi


Méthode
Page
Métamorphose
Faulkner

Bruxelles dimanche 13/1/19, chez I. et C., salon

          un beau silence dans la puissance du gris ce matin
          quelques bords de table, de chaises, des choses
          ventre dans la demi-mesure
          comment le dire autrement?
               hôtellerie, grammaire, hamac, syntaxe?



          de       tho
          mor     ge
          faul     mé
          ge       ta

          ta        de
          phose  pa
          pa        faul
          kner     phose         etc.














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1 commentaire:

GUIRAUD Christophe a dit…

Tellement Beau Julien,
secoué d'en lire les méandres lumineuses internes et retrouvées, de tes mots. De ces moments précieux et inoubliables.
Ici, de l'audio, la "playlist" entière de la soirée (les 4 pièces) :
https://soundcloud.com/c-g-tellemake/sets/senghor-12-janv-2019-das

ou chaque pièce séparée :

KTM III Mozaik Solo
https://soundcloud.com/c-g-tellemake/kleiste-ta-matia-iii-mozaik-solo-andre-marc-delcourt-flutes-electronics-live-performance

QUI LE SQUIGGLE Mozaik Solo
https://soundcloud.com/c-g-tellemake/qui-le-squiggle-mozaik-solo-julien-boutonnier-live-performance

#1 KUTRA BéGULMA Mvnt I & II
https://soundcloud.com/c-g-tellemake/1-kutra-begulma-mvnt-i-ii-laps-ensemble-live-premiere-ensemble-electronics

#2 UNFINISHDEW ORTHOTHENA Mvnt III
https://soundcloud.com/c-g-tellemake/2-unfinishdew-orthothena-mvnt-iii-laps-ensemble-live-premiere-ensemble-electronics


Je t'embrasse fort,
X X X X X
C

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