vendredi 5 février 2016

616 - dérives






je suis à chaque fois ramené à ce moment de la campagne quand l'après-midi touche à sa fin un jour d'été. et tu marches devant, toi dont je ne connais pas le visage. tes jambes nues ont la santé d'un ciel méditerranéen. ton âge n'excède pas la deuxième décennie. il y a une force d'incarnation qui ne provient ni de la mémoire ni de l'imagination. elle tient à la guerre. et c'est une prise de conscience. la guerre est une nécessité, elle vient, à nous de l'accueillir. ce soir donc, qui n'a pas lieu, contient ce qui peut s'exprimer d'une révélation. et ta silhouette de jeune femme, que jamais je n'ai vue de face, est une revendication de la vérité. sans doute est-ce pour cette raison que je te suis. il est difficile de déterminer si les champs alentour sont constellés de cadavres ou encore dans ce temps de l'attente qui précède les massacres. une chose semble acquise, la violence et le meurtre nous connaissent. et nous les connaîtrons.  




 

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