mercredi 11 décembre 2019
Aujourd'hui fut éreintant comme une tarte Tatin à peu près. Beaucoup d'embouteillages, de regards dans les rétroviseurs, énormément de débrayages, quant aux clignotants n'en parlons pas. Je reste circonspect. Des mails aussi, évidemment; des conversations, des nuages indifférents malgré tout. Quelques très belles lumières hivernales, affalées sur le fleuve dans la vêture la plus diffuse on aurait dit une peinture géniale, géniale et thérapeutique. Vivre me prend du temps sur le reste, parfois c'est difficile à accepter. Mais la fatigue en dernier terme, elle m'humilie. Je rentre la queue et vais me coucher.
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Continué tant bien que mal la lecture de Logique du pire, dans le métro, par-ci par-là. Je ne crois pas que ce soit une bonne idée de lire de la philosophie comme ça. Mais enfin. Rosset parle de la pitié dans les quelques pages lues. La pitié destructrice, une pitié d'exterminateur, orientée vers le pire, une pitié qui consiste donc à dépouiller l'homme de toute pensée consolante: le livrer au hasard le plus féroce: un hasard que rien ne mandate. Pourquoi? Faire passer le tragique de l'inconscience à la conscience, ou plutôt du silence à la parole. Il s'agit de faire parler le tragique. Que le tragique parle, qu'il y ait parole, non pas pour aller mieux, parce qu'aller mieux ça n'existe pas, mais, à la façon de la psychanalyse, pour activer un savoir déjà-là mais demeuré indisponible.
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Le seul progrès qu'envisage la cure - qu'elle soit d'ordre tragique ou psychanalytique - est à rechercher en un tout autre lieu: dans la notion d'usage, de disponibilité. Il s'agit de rendre l'homme capable de se servir de ce qu'il sait déjà. [...] La grande distinction n'est pas entre savoir conscient et inconscient, mais entre savoir utilisable et non utilisable.
Clément Rosset, Logique du pire, PUF, Quadrige, p 27
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La meule du caca tragique |
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