je me suis appuyé contre un frêne. il y a ce ruisseau, presque une rivière, qui fait l'eau dans la pente douce. de temps à autre un corps d'enfant passe, bute contre les pierres, clapote et repart. je ne parviens pas à concilier la solitude. chaque pas dans l'herbe rouge sang est une butée dans l'horreur. et le ciel jusque bas se tait et pèse, et fait des rides au temps qui passe. j'ai perdu jusqu'à. peu tient encore. la guerre est morte. restent certaines heures l'après-midi quand la lumière se heurte à l'ennui. il m'arrive de m'appuyer contre un muret. voir ce qui glisse et tremble. c'est un ventre à la limite que je suis. une viscère qui contemple en dernier. peut-être. et toi tu as passé dans une nuit qui ne reviendra pas. ta voix descelle les roches encore parfois. les éboulis me diront. mais ce n'est plus toi. il y a mes mains aussi, elles regarderont la mort que je deviens. ce poids à la fin.
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