jeudi 5 novembre 2015

574 - dérives







je me suis assis de plus. je me suis tenu au bord du souffle. dans un lieu du moindre. et j'ai fermé les yeux. et je n'ai plus écouté. il y a eu ce bateau à la dérive dans la haute mer. je n'ai pas su. je péris. le temps me passe à d'autres. c'est une entreprise quiète dans le charnier. la guerre a conclu. j'ai porté ma main. vers l'écorce d'un frêne. j'ai dit que j'avais une voix. la forêt s'est ébrouée avec le moyen d'un automne encore. au fond je n'avais plus de raison. je n'avais plus de cause. et le radeau que me paraissait être mon corps semblait peu propice à l'édification d'un raisonnement. pour autant il y avait une marge. à la gauche de chaque arbre. et dans ces bordures répétées comme une vacance qu'aucune circonstance n'aurait pu amoindrir. c'était là le gain sans doute de cette marche, longue, studieuse, psychotique, à l'arrière de tes enjambées. quelque chose avait été fait à l'intersection de mon corps - cette contingence, ce hasard à mon nom. et du meurtre à l'unisson. c'était lui, le meurtre, à l'oeuvre dans ce salut qui m'avait mené à la fin de l'homme et de la femme, dans cette catégorie de l'espace et du temps où l'exclusion n'aurait plus cours. 










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