mardi 29 septembre 2015

550 - dérives







tu n'auras pas de réponses. les friches croissent et les oiseaux se sont absentés. seul un ruisseau passe encore entre les cadavres et les pas que tes jambes font devant. j'ai vu que les espaces n'ont pas de visage. et les voix cherchent un propos. les arbres se tiennent avec le temps qui s'amoncelle des racines jusqu'aux moindres poids du vent. tu marches et je te suis. ton visage de jeune femme, dit-on, a la certitude d'un nom imprononçable. ta voix serait improbable. sa teneur aurait quelque chose du plomb et du lac. tu t'es arrêtée un instant ce matin. tu t'es appuyée au muret. il y a eu des ronces agglutinées dans un fossé. et la chaleur est montée du sol. j'ai compris que la guerre avait repris le pays. j'ai compris que des corps s'ouvraient au fur et à mesure. tu as commencé de crier. un bref cri. les feuilles mortes au sol ont été réduites à chacune de tes foulées. 









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