samedi 21 décembre 2013

410 - R (1,E)











R (1,E)



on a regardé la mort nous regarder. dans la mort d'un enfant. dans un corps encordé à la potence. face au silence droit comme un millier de i. face à nous des i dans le blanc du soir. j'ai été ce i défait. on a été ces i défaits. milliers de i rayés rayant le blanc du soir. non. 6. on a brisé des vertèbres de nos yeux. j'ai été peu. j'ai pleuré. je n'ai pas pleuré. peu d'humain dans la peau pour pleurer. j'ai pleuré un peu d'humain. j'ai perdu ce peu d'humain dans des yeux brisés. E. des infirmiers ont poussé un brancard dans le hall. j'ai vu leurs corps. je n'ai pas vu leurs corps. j'ai vu des pleurs allongés. je veux pas y aller, a dit quelqu'un. j'ai vu du blanc. je crois que le blanc m'a désiré. je veux pas y aller, a dit quelqu'un. j'ai vu deux bras noués battre des ailes. je veux pas y aller, a dit quelqu'un. je crois que je n'ai rien dit. je crois que ce rien dit m'a laissé seul. dans un si seul. dans un si seul très en retrait. j'ai regardé les fleurs fanées sur la console. 1. j'ai vu le silence si seul des fleurs fanées. j'ai vu un lait d'une plaie couler dans un retrait. 1. on a regardé passer une ambulance à New York. 4. j'ai attendu mon tour. 9. je me suis allongé dans un petit lit. les yeux fermés on a l'air moins mort, a dit quelqu'un. 0. j'ai vu des paupières fermées s'envoler face à l'enfant pendu. on a vu nos yeux battre des ailes et brûler dans le blanc. je crois que le blanc nous a désirés. 0. non. R. j'ai vu nos yeux pendus face aux i. des centaines d'i dans le s'lence mort. j'a' vu des 'nf'rm'ers pousser la pla'e en s'lence. non. 9. dans le seul un au revo'r est mort. dans le retra't j'a' vu la mort dro'te comme un '. ' après ' on a tous brûlé en battant des a'les. ' ' ' lo'n du c'el ' ' ' lo'n dans le seul. ' ' ' un enfant qu'on a pendu dro't comme un '. j'a' pleuré dans le blanc. un peu d'huma'n. les fleurs ont fané. ' ' ' on a posé le corps sur un brancard et poussé dans un four _.











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Soit un repère orthonormé. Soient assignés à l’axe des abscisses les huit chiffres de la date de ce jour précis où la mort de ma mère n'a pas eu lieu dans ma vie. Soient les quatre lettres de l'acronyme assignées à l’axe des ordonnées. Soit un système de coordonnées dans lequel le territoire du vide se trouve momentanément lié, ligoté, relié à un ordre arbitraire, tel Isaac ligaturé par son père Abraham sur l’autel du sacrifice. Soient les balises référencées dans ce repère, accolées à une lettre et un chiffre. Soient les balises groupées dans un ensemble de trente-deux éléments. Soit l'alphabet polonais, l'alphabet du pays des Plaines, comprenant justement trente-deux lettres, pour nommer les trente-deux balises. Soient trente-deux entrées dans le vide de ma mémoire. Soit un cryptogramme possible que le vieux me tatoue sur l’avant-bras dans le rêve.  

Structure d'une balise : Les Camps - Le non-événement - Le rêve de New-York

Amorce de la balise R:
 Assister à une pendaison – Voir des infirmiers dans le hall, devant les fleurs – voir une ambulance passer dans la rue de New York




R (1,E), Les Balises, M.E.R.E,  21 déc 2013










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