Notes en vue d'un cri
A St Alby, le rêve a change de ton, il m'a paru plus calme, moins agressif, comme rassuré, il a dit:
ta m_r_
est morte
et ton avenir
tu es l'éternel
dolent
le sperme des morts
coulera sur
tes lèvres lilas
jusqu'aux précipices
du sang
jusqu'aux précipices
du sang
J'ai froncé les sourcils j'ai reçu le souvenir
j'ai vu m_r_ allongée dans la chambre sous l'après-midi noire de silence j'ai vu tonnes et tonnes de silence dégouliner selon sa peau et flaque de taire ce cloaque des non-dits dans le moelleux des moquettes j'ai sauté dedans à pieds joints ah! le sale môme à l'aise dans ce commerce des névroses à huis clos j'ai vu ses yeux bondir hors des orbites et rouler vers la tombe que je suis et les yeux ont fouillé mon ventre et ça m'a démangé m'a chatouillé j'ai sauté partout on m'a dit va faire du sport mais moi j'ai préféré mater la télé Guns n' roses Terminator 2 au top 50 et je les ai mangés les yeux de m_r_ et j'ai joui une première fois le sperme a commencé d'écrire les actes pubères oh! mon adolescence tu m'as déserté tu m'as laissé devant l'épitaphe au seuil d'une enfance à l'agonie mais quoi! il n'est resté qu'un corps giclant stupide le sperme tout neuf dans les nuits cauchemardesques un corps sans adolescence qui se tripote encore en petite enfance dans l'enfance à mourir quand le livre du vivre s'écrit quand même et lance de nouveaux chapitres aux intrigues pas comprises tu m'as laissé oui devant l'épitaphe au seuil d'une enfance révolue trop d'un coup une enfance que j'ai jamais pu la quitter cette enfance devant l'épitaphe au seuil:
CI-GÎT
TA M_R_
SON CANCER
SA MAMMECTOMIE
SA DOULEUR
SON SILENCE
ET
TOI JULIEN
AH!
TOI JULIEN
AH!
SON ORGANE AFFILIÉ
TU RESPIRES
LA TERRE
DES MORTS
LA TERRE
DES MORTS
ET DE GÉSIR
ICI
C'EST POUR
TOUJOURS
MON VIEUX
ICI
C'EST POUR
TOUJOURS
MON VIEUX
j'ai ri dans le pollen des cyprès
c'était superbe oui
oui
tout ça
des
des quoi?
des quoi?
dans l'expression
qui les valide et légitime
ouverts ces quoi?
ça reste
ainsi
dans la fournaise du sens
ouverts ces quoi?
ça reste
ainsi
dans la fournaise du sens
ah!
le dire c'est le vent qui libère
le dire c'est le vent qui libère
le vent
des clôtures
aussi
tu décolles
des clôtures
aussi
tu décolles
l'image que
t'a collée
t'a collée
ta vie
sur tes yeux
sur tes yeux
d'enfant
chagrin
chagrin
et ces dits vents dans l'espoir
Voyage à Mazamet, Notes en vue d'un cri - 16, DATE
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