vendredi 7 décembre 2012

281 - Révolte






Cette nuit encore la fatigue me tient éloigné du repos. Je cherche l'oubli sans pour autant sombrer dans l'inconscience. Alors je m'use, comme un galet dans le rire de l'eau, je m'altère dans la moue nocturne. C'est une occupation dénuée de sens. J'aime à m'y plonger quand j'en ressens la nécessité. Cela ressemble à un suicide. Il me paraît de la plus haute importance d'apprendre maintenant à m'ennuyer à l'écart de soi: cheminer à mes côtés sans en être, tourner autour de soi, faire les cents pas à proximité de ma propre conscience, obséder mon existence à la manière d'un souvenir diffus, impalpable, intense, me hanter avec des motifs incertains, vides, politiques, d'une beauté sans pareille, d'une poésie pas même vieille d'une heure, voilà je crois une modalité de la révolte aujourd'hui. C'est un secret qu'il faut trahir aux heures tardives de la solitude.











Quoi qu'il en soit, les joggers joggent: voilà le vrai mystère.









La lunette d'approche

2 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

La vie en joggant : les feuilles s'en moquent.

Julien Boutonnier a dit…

Oui, elles s'en soucient peu et font litière au silence.