quelque chose a volé en éclats
je crois que je devrais me sentir concerné
je crois que je devrais
il n'en est rien peut-être
peut-être que je rate la cible
peut-être la cible envers moi n'a pas d'amour
seule ma peau cherche les reflets
et mes amis dans la vie sont pressés
et les flaques jouent sans mon enfance
regarder le ciel
à verse ou bleu
regarder le ciel à mort
mais voir les pores du temps
mais voir la vie me raviner
mais voir la vie dans ton visage
mais voir la vie me traquer dans tes yeux
mais voir la vie désosser mes fuites
mais voir quoi
?
l'inverse
l'ironie
le père en bloc
en bloc de haine
notre haine du père
que la parole nous ligote
c'est notre terreur
c'est ma terreur de tout le monde
quelque chose a volé en éclats
je crois que c'est l'amour
l'image d'un coeur épris
courageux
brave
je crois que c'est le père
je crois que c'est ma main
je crois que c'est ma joue
je crois que c'est nous
je crois que c'est la vie
je la vois
dans le ciel perdu dans son chagrin
les oiseaux volent en éclats
vers le Sud
Feuilleter le livre du Coeur d'amour épris |
- T'en veux de l'eau?
- Oui s'il te plaît.
Absolu
tes bassesses m'ont laissé beau.
Shostakovitch, quatuor à cordes n. 15, mvt IV, Borodin quartet
La mort panse le rêve.
Il a suffi que je lise le nom d'Imre Kertész dans le journal de Guillaume Vissac pour que me revienne l'envie de plonger dans son oeuvre bouleversante:
Vivre retenu
trêve
Mardi 26 novembre 2012
Ce matin j'ai pris le bus au jour tombant. A verse les feuilles déchirantes des arbres, les halos glauques des yeux des voitures, une fine pluie qui racontait l'outre monde. Dans ce désastre insensé chaque vie humaine semblait une incongruité. Que les vents les jours les feuilles puissent continuer sans nous est une idée qui m'apaise. L'homme occidental a besoin de s'extraire du centre du monde pour respirer. Il a besoin de briser son image.
Dans le bus, odeurs entrelardées de soupirs, radeau des intimes sur la rade des corps, rides de douches dans l'habitacle. Les visages froissés d'oubli, criés de nuit, les yeux dans la plus-que-mort: la vie sans la mort, la paix sans paix qui est la guerre contre la mort.
Où est l'homme? |
Jeudi 13 octobre 2011
Je suis allé au cirque avec les enfants. J'ai été très ému par le numéro de la fille sur la corde, cette façon de se glisser dans un noeud, en équilibre dans le vide: c'est une image époustouflante de l'humanité, de l'être ((femme) de l'homme. La femme danse et se love et serpente dans une suite de noeuds qu'elle fait et défait; la femme noue l'équilibre, la précarité, le vide; elle est le principe gracieux qui de boucle en courbe noue le temps et l'être (?).
- Mais arrête!
L'autre rit.
- T'as pas le droit!
Se battre - se révolter - s'acharner dans la vie -
trahir encore et encore la moindre pensée qui se fige.
La lunette d'approche
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