Joseph n'ouvrit pas l'enveloppe dans l'instant. Il la posa sur son bureau et attendit que ses rendez-vous soient passés. Une fois seul, il s'assit à son bureau et prit connaissance de la lettre de Monsieur Steiner:
Monsieur Hérald,
Je vous écris comme je vous parlerais du divan. Il n'y a qu'à vous que je peux tout dire... Vous êtes bien concerné par quelque chose de ma vérité non? C'est votre travail... Or, je crois que cela avance.
J'ai rencontré quelqu'un à l'hôpital, un infirmier du service de cancérologie. Il s'appelle M. Rapeaux. C'est le fils des paysans qui nous ont accueillis, ma soeur et moi, pendant la guerre. Il m'a reconnu. Il a pleuré quand il m'a vu. Comme je ne comprenais pas, il m'a dit qu'il fallait qu'il parle. Je ne sais pas de quoi. Il m'a donné rendez-vous dans un café en ville... Mais étant trop fatigué pour cela, je l'ai invité chez moi. Il doit venir demain matin. Peut-être sait-il des choses sur mes parents? Je suis très impatient.
Les deux premières étapes de ma chimiothérapie ont été éprouvantes. Je reste debout malgré tout...
Nos séances me manquent.
Bien à vous,
Boris Steiner.
Ce n'était pas la lettre d'un candidat à la mort volontaire. Que lui avait donc appris ce Monsieur Rapeaux? Joseph chercha le numéro de téléphone de Mme Steiner sur le web:
- Allo?
- Bonsoir, c'est M. Hérald à l'appareil.
- Qu'est-ce que vous voulez encore?
- Dans la lettre que vous m'avez apportée, j'ai appris que votre frère avait sans doute rencontré un homme avant de se suicider... Un nommé M. Rapeaux... En avez-vous connaissance?
- ...
- Allo?
- Ne m'appelez plus jamais! Plus jamais vous entendez! Foutez-moi la paix!
Elle raccrocha.
Joseph entreprit de rencontrer Monsieur Rapeaux.
Julien Boutonnier
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