mardi 1 mai 2012

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Quand Joseph passa le seuil de la boutique "Petit bateau", accompagnant Clarisse pour acheter des bodies à Sarah, et qu'il entendit le vieux tube "Suicide blonde" d'INXS, il se revit, âgé de six ou sept ans, courant comme un fou sous l'étendoir qui jouxtait la maison de son enfance, chantant à tue tête le refrain que dans son ignorance de l'anglais il avait traduit par: sous le sable blanc. Une seconde après, il pensa aux yeux fêlés de Charlotte Rampling, sur l'affiche d'un film dont il ne se souvenait plus. Ce fut plusieurs jours plus tard - il épluchait des carottes, seul dans la cuisine - qu'il s'en rappela soudain: "Sous le sable" de François Ozon. Mais il avait déjà oublié la chanson du groupe australien, et sa traduction puérile. 

Julien Boutonnier