vendredi 22 janvier 2016

607 - dérives






j'ai traversé l'herbe que tu avais mise au bas de tes yeux. durant la marche le ciel n'a pas manqué. je me souviens comme sur la peau les motifs du paysage s'imprégnaient. avec cette sorte d'ardeur tranquille propre aux choses du ruisseau. c'est à l'arrivée que nous avons pris la mesure de l'émiettement des psychismes. les arbres n'avaient plus de quoi obombrer nos rencontres. et les noms s'était perdus, ils s'étaient trouvés, nous ne saurons plus trancher ni découper l'étoffe des reflets. nulle identification à la fuite des marbres ne sera plus possible. tu as construit ce barrage avec les bouts de sentiments qui jonchaient. la perte de l'eau avait révélé le meurtre au fond des passages. ton barrage aura la beauté de ce qui vient, et la violence d'une crampe. mais dans ton sourire reste acquise l'implosion du noir. jusqu'à ce que retourne le chemin au point d'avenir et d'errance. 




 

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