mercredi 27 janvier 2016

611 - dérives






depuis que ta main a flotté à la cime des herbes folles, je reste à regarder les ailes de rien parmi le jour. c'est une chanson venue d'on ne sait où, sans doute d'une anse du fleuve où les cadavres échouent. la guerre nous anime tant que nos joies sont intenses autant qu'une couleur jetée dans le crépuscule. et mon amour joue avec le chat ce matin, derrière le muret, dans ce lieu du jardin dédié à l'ennui. nous irons sous les ordres du ventre, selon les paroles de nos angoisses les plus insoumises. passer la rivière, tracer les noms dans l'écorce des camps, sauver les enfants promis à la viande. et tu ne cesses de gésir à la façon des sépias. tes pas sur les bouches des ancêtres foulent la peau de mon présent, et du tien. demeure ce désir de meurtre. demeure cet espoir. 




 

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