mercredi 22 avril 2015

520 - LIVRE-AVRIL - 25 (Provisoire)






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il y a dans les couleurs ce je ne sais quoi de cérébral, déporté jusque dans la sensation. il est hardi sans doute d’affirmer que les couleurs pensent. mais il ne tient qu’à nous qu’il nous vienne à l’idée de nous déprendre d’un esprit par trop systématique. il m’arrive de considérer parfois le manège de l’herbe levée dans le cri horizontalisée de la lumière en ses dernières heures, et, disons, cela saute aux yeux tout de même que les brins réfléchissent, tout auréolés des derniers feux du jour, ils construisent de la cérébralité verte et or.




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le diagnostic est tombé mardi 22 décembre : basedow. 
maladie auto immune. 
mes défenses immunitaires ont pris le parti de considérer ma thyroïde comme un organe étranger. 
ma thyroïde est à leurs yeux un élément indésirable qu’il faut éradiquer.
elles s’y emploient avec un zèle incontestable.
mon système immunitaire est schizophrénique. 

il y aurait un organe qui n’est pas (de) moi dans ma chair. 
des bouts de dehors auraient migré dedans. 
mais sur quels esquifs ? 
mais sur quelle mer ? 
et pour quel antique chant ? 

mon corps, 
cette épaisseur laborieuse dont je suis, que je suis, d’où je suis, avec qui je deviens jour après jour à l’arrière du nom que d’autres m’ont donné, 
mon corps est scindé. 

pour ma part, je pense que ma thyroïde est ce texte que je suis en train d’écrire au bas de ma gorge — ce que confirment les échographies —, sur les surfaces de ce qui ressemble à une porte, à une fenêtre. 
c’est sans doute cela que mon système immunitaire de type FRONTEX ne tolère pas : une conversion de la chair à la lettre.
heureusement, la mutité de ces paragraphes ne se laisse pas surprendre, ce qui met en péril les stratégies insidieuses des autorités en charge de la surveillance des littoraux intérieurs. 
je suis donc au cœur d’une frontière, vaste comme le temps ; l’enjeu n’est pas de séparer un territoire d’un autre, mais d’être une séparation : dans ce lieu où les contraires coexistent dans une grande instabilité : dans ce lieu où l’infidélité est le principe même de la durée. 




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          main tendue       : source morcelée      – 
       parmi les ocelles : des lueurs      suintent
       un soir lent je ferai la route       :




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une clarté a raison. elle dresse le portrait, exact, inverse, de la nuée mobile qui trouve à se loger dans les dunes à ton nom. c’est une limite sur laquelle on ne bute pas. c’est une limite qui a ces qualités discrètes et sensitives propres à la peau. j’aurais aimé trouver, après que la saison a passé, un peu de ce limpide et de l’intime propres à l’eau — ce hyalin soupçon à l’encontre du ventre. je marche de toute façon. 
les chemins s’affrontent : c’est j/e 















LIVRE-AVRIL - 25 - avril 2015










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