jeudi 2 octobre 2014

471 - le mur











Des constructions derrière des palissades, espaces blancs /trous noirs.

On suit le fil du bois, des nœuds dans les planches, 

des monticules d'images désarmées, les tags de la nuit au pochoir. 

Et le corps penche.


A un moment toujours il penche sans suite qui vaille, 

même si pourtant les mains s'envoient des musiques en l'air, 

s'appuient à un arbre dans la rue ou à une chance. 


On recueille des petites croix, des bouts de rêves têtus, des mots tout seuls, 

des histoires à dormir au soleil qui ne blesse plus personne.


Le mur a peur, avale la peur, du grand, du vivant, du délaissé, du trop, du raté, 

des mots donnés d'amour qui manqueraient, 

supporte pas cette souffrance à tous les vents.


"Boire encore à ta bouche l'étreinte et la fumée", tu dis.


Quelque chose craque dans les hanches,

une écorce de la voix dans la voix, 

au fond de la voix, on ne sait pas très bien où.

On pense à tout ce qui caresse/caresse pas le cœur, 

le poids des peut-être rapporté des cailloux, 

autant de baisers pour longtemps croire à des boussoles.

On absorbe le noir et le mur, ce qui nous revient du mur.

Je dis "la détresse trébuche avec l'amour et la peinture me fait pleurer". 

On attend la levée du jour et bizarrement, on flotte.




Texte et photo : Brigitte Giraud
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Grande joie de recevoir aujourd'hui Brigitte Giraud. 

Sa poésie sensuelle, amoureuse, urbaine et blessée. 
Cette écriture, chaque fois que je m'y replonge, me rapproche de moi-même, de cette évidente fuite, belle, dérisoire et tragique, que nous sommes. 
Je conseille vivement la lecture, entre autres, de son recueil "Seulement la vie, tu sais" chez Raphaël de Surtis; vous pourrez en lire des extraits ici, dans l'excellente revue Terre à ciel, ou , chez Recours au poème. Brigitte publie très régulièrement sur son site Paradis bancal (anciennement ici, si vous voulez consulter les archives), des textes certes, mais aussi des photos et des vidéos.

Nous avons laissé nos poèmes s'adresser l'un à l'autre sans plus de règles. Mon effort pourra être lu ici

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François Bon Tiers Livre et Jérôme Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants: Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.  .

La liste complète des participants aux échanges est établie par Brigitte Célérier
Encore une fois grand merci à elle.











3 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Dominique Hasselmann a dit…

Ombres portées du mur...

Sil a dit…

Merci beaucoup pour cette découverte, il y a tant à découvrir et lire. Lorqu'au gré des pérégrinations se montre des petits bijoux comme ce poème (et l'univers de son auteur), je suis comblée.