samedi 27 septembre 2014

468 LIVRE-AVRIL - 7 (provisoire)






          7



ce sera       un geste bref       : trois 
fois rien de torse      


j/e
partirais depuis Nimmersatt
au nord de Memel
couperais le Niemen 
en aval de Jüsburg
couperais le chemin de fer de Saint-Petersbourg
entre Eydkuhnen
et Wierzbolow
traverserais les marais de la vieille Prusse
couperais les vallées supérieures
des affluents de la Narew
franchirais l’Oukra
près de Soldau
suivrais une partie du cours de la Drevenz
couperais la Vistule 
en amont du Thorn
traverserais les terrains bas de Pologne
les lacs de Goplo 
et de Powidz
couperais le Warthe
à son confluent avec la Prosna
suivrais le cours de cette rivière
et viendrais rejoindre la frontière autrichienne
à Myslowitz


                                le col en v
d’un ruisseau pour l’hiver      



une frontière a pour nom une phrase : mes organes sont une langue. franchir ce nom qui s’apparente à un fond universel : que de l’écriture tapisse l’épaisseur des organes ; dans le ventre, du texte s’amasse ; du texte devient mon corps. et de plus en plus je suis un seuil ; c’est-à-dire que je deviens moi-même une instance de franchissement : et c’est la vie qui traverse (par les interlignes de ce corps). avril ? tumulte tranquille à l’épreuve du silence des organes : trente jours sans heures ni durée, qui pensent, et l’on dit que nos mains s’ébauchent, que nos mains naissent tout le long de la vie. je ne sais pas. mais FRONTEX existe sans doute, et les fantômes il faudra bien les révulser un jour, pour en faire des vêtements seyants à nos amours, des vêtements unis, sans rayure, avec de belles couleurs de temps, de lune et de soleil
#peaudane 
pour horizon 
#demy #deneuve ah ! #deneuve 
et la chanson du gâteau ! la chanson du gâteau ! 
quelle merveille !


                                              j’ai 
déplié le lait      –      sur tes 
joues      la tendresse      –
      a donné sa ruée claire :



les gouttes en chute libre miroitent brièvement dans la lumière des réverbères nous ne reviendrons plus dans les arbres sages quelques soupirs soulèvent sa poitrine et roulent en buée sur la vitre mais aujourd'hui ne caresse son visage qu'un silence : cette impuissance qui la froisse, l'amatit, la limite et lui fournit la matière si précieuse d’une personne à offrir en partage aux siens














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