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tu regardes ma soif éblouie l’averse
boit du jour
on s’est caché dans les jambes d’avril / dans la course des averses / dans la foulée des éclaircies on s’est oublié / et la vie nous a courtisés / mais nous n’avions qu’une passion / une folie féroce dans les vents d’avril / une sagesse meurtrissait nos mains / nous étions de la lecture / nous étions de l’écriture / et nous avons mangé les textes d’avril / et des ailes épaisses et d’airain ont déchiré nos omoplates / et nichés dans les nuages froids / dans les vertiges d’avril / nous avons écrit des organes et des membres / nous avons écrit du sang / nous avons écrit l’épaisseur des présences / et nos bouches lourdes et sans vie criaient d’allégresse / et nos mains jouaient avec les noms de vivre / les noms que les vivants ne savent pas / les noms que les morts ne savent pas / et nos livre-avril ont pesé / et nos livre-avril ont volé dans le ciel / c’était un essaim de textes aux bouches merveilleuses / tant de voix impossibles sortaient de ce nuage de lettres / et nous applaudissions / et nous qui étions naufragés du camp / et nous exultions malgré les ailes qui brisaient nos os de mort-et-vie / nos os d’assassinés / nos os brûlés jetés dans la cendre des jours / et longtemps nous avons regardé les livre-avril voler dans les visages d’avril / et puis les textes ont eu froid / ils sont rentrés dans la raison / et nous les avons perdus pour toujours
à chaque fois –
tu fais ma peau
je me suis assis dans un peu de vie. j’ai regardé alentour les nuages, les visages, le temps qui frôle sous le vol des oiseaux. avril s’est déposé quelque part dans mes bronches. il a creusé les noms de l’air qui depuis long végètent. j’ai laissé faire et la poussière du souffle a levé dans le retrait de ma voix. j’ai entendu dire les naufragés, les brisés, les ébranlés, j'ai entendu les poèmes arrachés à l’eau. des larmes s’y sont mises dans les ornières à mon nom. j’ai laissé raviner mes joues. j’ai laissé défaire mes yeux. avril s’est levé dans la nuit des plaines. il m’a tourné le dos. j’ai senti la poussière verser dans ma vie. quelques motifs légers, fugaces, emportés dans la fatigue
sa main tendue...
je deviens
la jetée :
en 1998, l’Espagne a également instauré un système de surveillance de ses côtes, le SIVE, géré par la direction générale de la Guarda civile et considéré comme un véritable « rideau de fer technologique ». en effet, peu à peu doté des technologies de pointe en la matière (système de détection par tours de surveillance équipées de radars, de caméras thermiques et à infrarouge, de capteurs sensoriels, installé le long du détroit de Gibraltar, de la côté andalouse, des Iles Canaries ; système centralisé de communication des données par satellite), le SIVE commande, via son centre de contrôle, des unités d’intervention maritimes et aériennes. également financé par l’Union européenne, il est la pièce maîtresse de la sécurité de la Méditerranée, de la « mer blindée », que vient compléter la coopération entre états européens pour les interceptions en mer (opération Ulysse, Triton, Neptune en 2002-2003), puis l’institutionnalisation de cette coopération avec la création de l’agence européenne FRONTEX en 2004.
s’avancer dans l’accident
au bord de tes cheveux : vent blond
un baiser de ta bouche m'a ôté du nombre des viandes il ressent parfois une nostalgie pour les labours du champ qui jouxtait la maison de son enfance sur la table de la cuisine s'est posée une mouche l'horreur du ruisseau court vers le feu les enfants brûlent à bout de bras ouvrir le placard avaler un sandwich au pâté la terre retournée en stries régulières dans les limites franches d'une parcelle était l'expression rassurante d'un espace maîtrisé, d'un temps habité, d'un ouvrage terminé selon les règles d'un art ancien
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