Ś (0,R)
j’ai eu froid dans la blanc. ablan. le train a roulé un hiver. 9. j’en ai vu se tuer. se de faim. j’ai regardé. je crois. j’ai ouvert la bouche. j’ai regardé _ dans mes yeux. j’ai vu _ l’agonie la vie. n’ai rien dit. non. 1. mes yeux brisés dans les mains bleus je ne les ai pas ramassés. je crois que je n’ai pas dit. E. je veux pas mourir, a dit quelqu’un. ta gueule, a dit quelqu’un. mes yeux dans mes mains bleus ont vu un visage en feu. qui me ressemblait. j’ai entendu _ l’ambulance. je n’ai pas entendu _ l’ambulance. j’ai été seul – un – dans une chambre. une lumière. a été l’après-midi. l’après-midi blanc. dih'bla. une lumière. s’est décollée des vitres. elle _ est tombée dans la haie. R. non. M. je me suis tenu devant le vieux dans l’arrière-boutique. il m’a tendu la soupe miso. je n’ai pas su. je crois que je n’ai pas dit. j’ai pensé que c’était un remède. j’ai pensé que c’était un poison. 6. dans les yeux du vieux clignotait une disparition blanc. hon'bla. 0. je crois que je suis tombé amoureux. E. j’ai eu froid dans une chambre. 1. j’ai vu un souffle se casser. contre des vitres. non. mes mains sont tombées sur un sol de (silence). j’ai vu clignoter une disparition blanc. hon'bla. je suis tombé amoureux je crois que j’ai aimé. j’ai ouvert une bouche vers la soupe. non. l’ambulance a roulé vers un sud. 9. je crois que je n’ai rien dit dans un hiver bleu. 0. je crois _ j’ai vu père et fils se battre à manger. 4. dans une chambre je suis tombé en morceaux blancs. soh'bla. – nches. j’ai été une épaisseur des reflets de lait. deh'bla. des morceaux de mort à vie. j’ai bu la soupe miso. un visage a brûlé. il te ressemble, quelqu’un a dit. j’ai vu fondre un visage. c’est toi, quelqu’un a dit. les yeux du vieux ont disparu. les paupières _ ont glissé. j’ai clignoté blanc dans les orbites. du vieux. non. j’ai été un amour dans les battements d’une disparition blanc. hon'bla. je crois que ça a été mon visage.
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Soit un repère orthonormé. Soient assignés à l’axe des abscisses les huit chiffres de la date de ce jour précis où la mort de ma mère n'a pas eu lieu dans ma vie. Soient les quatre lettres de l'acronyme assignées à l’axe des ordonnées. Soit un système de coordonnées dans lequel le territoire du vide se trouve momentanément lié, ligoté, relié à un ordre arbitraire, tel Isaac ligaturé par son père Abraham sur l’autel du sacrifice. Soient les balises référencées dans ce repère, accolées à une lettre et un chiffre. Soient les balises groupées dans un ensemble de trente-deux éléments. Soit l'alphabet polonais, l'alphabet du pays des Plaines, comprenant justement trente-deux lettres, pour nommer les trente-deux balises. Soient trente-deux entrées dans le vide de ma mémoire. Soit un cryptogramme possible que le vieux me tatoue sur l’avant-bras dans le rêve.
Structure d'une balise : Les Camps - Le non-événement - Le rêve de New-York
Structure d'une balise : Les Camps - Le non-événement - Le rêve de New-York
Amorce de la balise Ś : Dans un wagon (simple plate-forme) mourir de froid – Etre seul dans la chambre après le départ de l’ambulance – Voir le vieux me tendre la soupe miso
Ś (O,R), Les Balises, M.E.R.E, 25 août 2014
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