Notes en vue d'un cri
j'ai vu les corps des jours en feu à Cuq Toulza
les orties s'embrumer se défaire en d'autres ardeurs
personne n'a rêvé
l'air a manqué
j'avais deux ans peut-être sur la banquette arrière
et le rêve au volant me disait
ta peau est une vieille chose
ta peau recèle la pénombre du tombeau
les cris percent le bois
dévissent le jour
j'ai hurlé hurlé hurlé
devant un yaourt nature sans sucre
fièvre blanche et doubles croches et l'ouïe des limbes hallucine
entre voraces entailles vivre à longueur de maux amarantes
hurlé sans peau
meurtre des faons au lavoir hurlé
hurlé ah la la bon dieu la souffrance c'est chiant long quel ennui
vide vibré corps sang on s'y aggrippe à la douleur on s'y tient
à ce qu'on connaît
à ce qu'on connaît
hurlé tes yeux M_m_n je vois à travers ton nom les données riantes des paysanges au fragrance de seringa merci M_m_n d'avoir crevé comme ça tu m'as libéré des libertés
hurlant le silence des hordes cancéreuses j'ai fait un chèque en blanc au comptoir des mots en vrac
hurlé l'autre fois où t'es partie sans mot dire t'en souviens-tu hein salope de M_m_n hein t'es allée mourir sans mot me dire hein
mais qu'est-ce qui t'as pris hein de sans mot me dire
hurlé brancard ambulance infirmiers cet après-midi-làet puis les désolées mes pores mes mains mes yeux désolés dans le hall et le reflet de lait sur la console
hurlé adieu sans @dieu
tout ça sur Twitter Facebook
quelle époque
à Cuq Toulza
j'avais deux ans le rêve m'a dit
tu es la greffe hurlante sur la toison d'or
l'appendice souriant aux séraphiques métastases
Ô anges cellulaires
m'avez-vous susurré sous ce pouls froissé de M_m_n
les rêves incendiés des enfances échouées
sur le tranchant des lacunes
M.E.R.E, Voyage à Mazamet, 8, Jeudi 9 mai 2013
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