le site perce l’écho du silence
à même l'automne
une feuille
empoigne le versant
des morts
l'air des lumières
au lieu dit du jour
s'époumonant
une feuille d'un arbre a versé son élan sur le seuil déversé
ma peau de temps
mon visage tempétueux
mon épaisseur que je suis
ma peur de transparaître
le deuil déversé:
le jour et le corps
à chaque heure
arrachés
versent leur élan
dans les veines des lettres
mortes
arrachés
à la transparence de l'eau
morte
suit le temps
s'ensuivent les lettres
dans ma peur de transparaître
le sang des voix dans les lettres ressuscitées
le jour et le corps
mes yeux pleurent
ma bouche hurle
mes mains s'agrippent
mes pieds se dérobent
oh mon frère
tes épaules sont des plaines
immenses
mes douleurs s'y perdent
ruissellent dans l'herbe
sous les sabots du bétail
les paravents poudreux de vent
l'hiver
sur les longues femmes
aux longues bottes
dans le vent recelant les cris
des ombres pâles
oh mon frère
tes mots m'ont arraché
au miel de l'enfance
tes mots m'ont ouvert
jusqu'au grand nerf
les femmes dans l'hiver
portent les étincelles
oh mon frère
le peu du feu
dans les plaines froides
mes colères muettes
mes sourires ravagés
mes souhaits de mort
mes haleines mortes
sous les sabots du bétail
je charrie le jour
je tire le corps
dans les lettres innervées de cris
parce que
hors la lumière eut lieu
ce ravissement
insu
insistant
La lunette d'approche
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire