jeudi 25 octobre 2012

251 - Impliquer

Je ne cherche pas ici à analyser quoi que ce soit. Je tente d'engager ma soif du jour dans une interprétation du monde. Je ne veux rien en éclaircir, de notre monde. Je désire une place pour la nuit. La nuit est pareille à un excès de lumière: notre rétine y échoue, inutile. Elle y trouve une sorte de repos ainsi qu'une humilité. Dès lors un autre regard peut déployer sa vision, un regard du corps, un regard de l'épiderme, posé sur l'air, le vent, le silence, l'absence et la non-existence. C'est un regard qui pense avec la mort, avec la matière lointaine des chairs, des pierres et des eaux, avec l'espace de la nuit qui glisse sur le globe, fauche le jour et le remise dans le grenier du rêve. C'est un regard qui réfléchit pour ajouter de la substance à l'homme, opacifiant sa présence, considérant que son existence n'exige pas d'être expliquée, mais impliquée dans la cause de son désir. En cela, ce regard est un passage: on ne s'implique à la vérité qu'en passant; prétendre le reste serait une imposture.




Quoi qu'il en soit, les joggers joggent: voilà le vrai mystère.









La lunette d'approche

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