mardi 16 octobre 2012

243 - Une sauvageonne imprévisible

Depuis longtemps je cherche la vérité. Souvent elle m'a trouvé, toujours je lui ai tourné le dos. C'est-à-dire que je n'aime pas qu'on me tombe dessus. Je juge cela malséant. Or, il se trouve que la vérité a cette fâcheuse manie de se révéler au moment où je ne m'y attends pas, par exemple quand j'épluche un navet ou bien que j'en regarde un, quand je marche sous le ciel les mains dans les poches, ou encore quand je ne fais rien de spécial si ce n'est prendre la mesure de la température avec l'instrument de ma peau. Avec force lumière et trompettes tonitruantes elle m'apparaît dans son plus simple appareil, sans aucune pudeur. Elle se dévoile ainsi, sans aucune gêne, sans même m'avoir demandé l'autorisation, sans même que je l'ai conviée. Elle sait pourtant que je la cherche de 17h00 à 17h45, du lundi au vendredi, je lui ai expliqué qu'avant cela je m'occupe de moi et qu'ensuite je prépare le dîner pour ma vieille mère. Mais elle n'en veut rien savoir. Elle n'en fait qu'à sa tête. Jamais elle ne me rend visite sur ce créneau horaire établi depuis longue date pourtant. Qu'importe! Je ne me laisse pas impressionner. Je l'ignore, je vaque à mes affaires. Parfois, sans plus de façon, je lui ordonne de s'en aller. Au bout d'un moment, elle baisse la tête, traîne les pieds comme une enfant et disparaît dans sa chambre.
Que voulez-vous, la vérité n'est plus ce qu'elle était...  De dogmatique et ponctuelle, elle est devenue cette sauvageonne imprévisible qui s'impose sans aucun égard pour les usages domestiques des gens.



Quoi qu'il en soit, les joggers joggent, voilà le vrai mystère...









Au fil de l'humeur...

La lunette d'approche


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