samedi 7 juillet 2012

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Clarisse s'est réveillée dans la nuit. Elle a cru entendre sa fille pleurer. Mais non, fausse alerte. Elle se détendait, s'apprêtait à sombrer quand Joseph a gémi de nouveau dans son sommeil. Puis il a maugréé: - Ah non! Pas les meringues! Clarisse a éclaté de rire. Joseph s'est redressé d'un coup, en lui disant : - Ah toi, ça te fait rire qu'on me spolie! Il s'est rallongé dans la seconde et n'a plus bougé. Clarisse a pouffé encore quelques instants, s'est levée, s'est rendue à la cuisine pour boire de l'eau. Elle est sortie dans le jardin, son verre à la main. Il faisait bon. L'eau s'est doucement logée dans son corps, apaisant sa soif. La nuit soufflait de-ci de-là dans les feuilles du figuier, de l'altéa, des rosiers, sur sa nuisette, sur sa peau. Clarisse a humé cette paix, s'en est imprégnée jusqu'aux os. L'absence de sens de toute chose lui a murmuré à l'oreille que toute chose avait un sens. Elle a souri. Il y avait des étudiants qui riaient au loin, vers le canal. 


Julien Boutonnier  

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