lundi 11 juin 2012

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Le vendredi suivant, Joseph a dit:
- J'ai parlé à Clarisse. Je lui ai avoué que l'aimer ravivait la blessure du deuil de ma mère. J'ai encore pleuré, mais dans ses bras cette fois. J'ai pleuré comme un petit enfant. C'était merveilleux. C'était comme si je rentrais à la maison après des années d'errance. Pouvoir faire confiance à Clarisse, m'abandonner à ma douleur dans ses bras, ça tenait du prodige. C'est miraculeux quand deux humains s'accordent, qu'ils se disent oui, qu'ils se disent: viens, je te fais confiance... J'ai eu le sentiment de renouer avec quelque chose de très profond, avec une racine... Avec ma capacité à habiter. J'utilise le verbe de façon intransitive. Habiter. J'aurais pu dire jouer aussi...
Silence...
- Quand le monde devient cette scène, cet entre-deux à la fois trouvé et créé par soi... 

Julien Boutonnier

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