samedi 14 juillet 2018

3 Am







le matin ploie au bord 
un ensevelissement aux yeux clairs 
avec le cri bon pour le feu

j|e suis lent dans la vie
la jeunesse a besoin des morts
j|e dis ça depuis nos avenirs

c’est l’incompressible volume du deuil où loger

tu reviens dans le rêve
le jour j|e veux dire

ta peau me livre

*


FABRICE 

                     , 
un homme
                     , 
50-64 ans


Niveau de maîtrise du produit
                      : 
confirmé

Conforme à la présentation du produit. 
Capacité un peu limite 
si comme moi 2 cartes SIM 
et 
donc 
impossibilité d'intégrer une carte SD. 

          Pour le reste c'est TOP.

*



*

Il avait pris l'habitude d'être seul au monde. Vivre avait pour lui cette teneur discrète et opiniâtre qu'on observe chez les herbes au bord des chemins. Il était seul et la tristesse creusait son coeur heure après heure. Il observait cela, de loin, d'en dessous, comme on voit passer les nuages parfois. Il lui arrivait de prononcer son propre prénom, pour s'en assurer un instant, il regardait ensuite s'éloigner son prénom, le quitter, sombrer dans l'anonymat. Il restait ainsi, dans le silence, dans la personne de personne. Le monde alentour prenait la consistance d'un fait improbable, les choses semblaient osciller sous l'effet d'une houle, elles prêtaient un visage au destin. Il pressentait combien il avait raté sa vie. Cet échec pourtant n'était pas un marasme. Cet échec était le sien, il était son destin, sa vie à lui, le fruit de son effort dans l'existence. Cela n'avait pas de prix. Cela était le petit sourire de liberté sur sa vieille bouche. 

***















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