lundi 8 février 2016

618 - dérives






le paysage a montré la pauvreté qui le borde. ces étendues sèches, ces joues de mendiantes lancées dans la vitesse. tu t'es engagée dans une parole morte déjà. et j'ai suivi tes foulées légères avec la joie de qui se perd. nous n'aurons pas d'engagements, seule la quiétude houleuse de notre avancée sera matière à vivre. et si, dans le lointain, les auras de la guerre nous distraient de nos pas, il ne sera que temps de nous allonger et de subir l'étreinte. je me souviens le regard de l'océan, son incapacité à fixer quoi que ce soit, son instabilité créatrice: comme il m'a appris à être infidèle jusqu'à la moindre part de moi-même. et la vacance ne triche pas. elle réside à la manière d'une ruine tonitruante, que rien n'aurait précédé, et surtout pas l'effectivité de quelque jour prospère. la légende veut que les causes échouent à trouer ainsi nos identités. s'il est besoin d'une percée de la cave au grand jour, c'est bien la contingence qui sera à même de formuler l'insaisissable: comme en un pressentiment qui tiendrait bon. 




 

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