samedi 17 octobre 2015

566 - dérives







à la verticale les corps jonchaient la profondeur. la forêt portait des milliers. des hommes, des femmes, pendus par le cou. tu t'es engagée dans cet étrange verger. tes jambes nues et jeunes ont enjambé les corps des enfants trop légers pour mourir avec la corde. je t'ai suivi dans ce noir. les écorces des bouleaux ont dit l'emprise du meurtre. ils ont répété dans la voix. c'était comme un chœur pour une litanie. tu n'as pas prononcé de paroles. ta silhouette s'est densifiée au fur et à mesure. il y a eu des rayons de soleil pour parsemer la pénombre. des mousses au nord des troncs ont frémi à notre passage. les cadavres debout dans la hauteur. la mort en abondance nous montrait le chemin. il y a eu une clairière. un espace clairsemé. tu t'es adossée à un arbre. j'ai entendu je crois les larmes d'une femme. je n'ai pas vu. c'était un tas de bébés qu'on avait laissé-là. 










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