on a voulu revenir
on a trouvé les restes
peu de voix dans les pierres et sans l’eau c’était pire
on a commencé_il a rigolé le père_on a commencé sans attendre
et de perdre l’inconsolé on s’est dit tant pis on aura juste l’épaisseur et les veines_ça devrait suffire
maintenant on y est encore_on perd encore mais le silence tient bon
mais ce vacarme au fond ce vacarme hurlant qui du silence a fait son front battu à flanc
regarde tes mains pleines de sang comment l’encre rouge dessine et ment regarde tes plaies et cicatrices langue hématome déliée et lisse
et ne dis plus plus jamais que je mens
sereine ma hanche vibre au lumineux restant de nuit éparse et le sang vois-tu c’est le mensonge du vif déferlé dans le pouls
ma joie au travail ma joie nappée de mort solaire rien ne la creuse autant que ton obéissance à la colère
le père rampe à tes pieds la plaie susurre l’or du ruisseau sous l’air lent du soir et vois-tu quand harassés nous reposons vers l’insu
je ne fais pas le mort
je tiens ce qui flue là-bas
je tiens ce qui flue là-bas
tiens bon tiens-toi
je le retiens qui tient en moi qui y tenait des fois et me retiens de dire par le cœur ce qui me tient _et pleure
je ne sais ce qu’est ce bruit vrombissements larmes leurres pluies je ne sais d’où vient cette mort dans les mains son corps
les soirs et les ombres ont déserté le visage crie la carrière dans la trombe noire la roche du nom
c’est comme un goût après
le terrain vague après nos lacunes amoncelées après la misère claire
et l’eau claire la nuit dilue la semence vers la mort c’est cela qui vrombit peut-être entre les mains
son corps_père à terre sous la treille ensanglantée
jambes écartées face au Nord les menstrues cèdent sous la mère et c’est une femme
un vocable d’oiseau_son qui s’envole_cherche-la dans le doux cri du soleil
ce bruit dans tes mains
cette vocifération bleue qui tremble entre tes doigts
vois-tu le peu de cet or promis à ta voix ?
mais ma voix peine
mais les mots
où sont-ils
les vois-tu
encore toi
du haut de la rive
riverain d’eux je les côtoie les fréquente qui me méprisent ai beau les poursuivre leur emboîter le pas ils fuient devant moi
alentour des essaims de silence désirent ta peau
attendre
que revienne le gouffre au comptoir_j’ai vu les mots se susciter les uns les autres au parloir d’un abîme
j’ai vu tant disparaître au matin la place vide près de moi le jour noirci le fleuve figé dans une glace d’étain
j’ai vu la mer assécher le fleuve les rives éteindre les vagues le sable noyer le ressac comme le vent happe d’un souffle l’air
j’ai vu au loin perdue sa main que plus rien ne rattachait à moi
j’ai vu les heures les jours les années se perdre dans ses yeux
j’ai vu mieux
paupières effondrées dans les draps d’une houle hurlante
j’ai vu sa main meurtrie
sur le marbre brumeux_défaire la cicatrice et les voix des espaces creusés de gris
propagation_d’un meurtre perdu dans ses yeux_ce tremblement
cet influx rouge sur la lame de tes gestes
et ce poids d’un labyrinthe dans le moindre baiser
j’ai vu son corps étendu sur la grève ressac de souffle
j’ai vu sa peau de souffre partir en nuées
j’ai vu sa main de sel se dissiper
creuser_entre ses mains_déloger le meurtre_assoiffer la gorge du vivre_désirer la résurrection_ORDET_
j’ai vu l’outrage en feu ravager le malheur
j’ai vu la joie des esseulés
j’ai vu les trous dans la peau des heureux
j’ai vu l’horizon de dos
la lune le jour
ton ombre la nuit
j’ai vu l’envers se tendre
les bras plier
j’ai vu tomber les anges
j’ai vu ta main dans son corps
l’arbre dans la terre
l’eau à la mer jetée
j’ai vu l’incendie debout dans sa bouche j’ai vu le combat tendre le bras dans ses yeux vu l’écho du feu sur ses lèvres
et l’écume muer en grêle rieuse et tes poings s’ouvrir dans le percement de l’amour
j’ai vu ce soir prendre ses affaires et s’en aller mourir dans ses bras ruisselants
et puis ce fut la guerre jusque dans nos veines
et puis ce fut la guerre jusque dans nos veines
(échange "twitter" in progress entre Emmanuel Delabranche et moi-même_ publié avec son accord_ 2013)
on a trouvé les restes
peu de voix dans les pierres et sans l’eau c’était pire
on a commencé_il a rigolé le père_on a commencé sans attendre
et de perdre l’inconsolé on s’est dit tant pis on aura juste l’épaisseur et les veines_ça devrait suffire
maintenant on y est encore_on perd encore mais le silence tient bon
mais ce vacarme au fond ce vacarme hurlant qui du silence a fait son front battu à flanc
regarde tes mains pleines de sang comment l’encre rouge dessine et ment regarde tes plaies et cicatrices langue hématome déliée et lisse
et ne dis plus plus jamais que je mens
sereine ma hanche vibre au lumineux restant de nuit éparse et le sang vois-tu c’est le mensonge du vif déferlé dans le pouls
ma joie au travail ma joie nappée de mort solaire rien ne la creuse autant que ton obéissance à la colère
le père rampe à tes pieds la plaie susurre l’or du ruisseau sous l’air lent du soir et vois-tu quand harassés nous reposons vers l’insu
je ne fais pas le mort
je tiens ce qui flue là-bas
je tiens ce qui flue là-bas
tiens bon tiens-toi
je le retiens qui tient en moi qui y tenait des fois et me retiens de dire par le cœur ce qui me tient _et pleure
je ne sais ce qu’est ce bruit vrombissements larmes leurres pluies je ne sais d’où vient cette mort dans les mains son corps
les soirs et les ombres ont déserté le visage crie la carrière dans la trombe noire la roche du nom
c’est comme un goût après
le terrain vague après nos lacunes amoncelées après la misère claire
et l’eau claire la nuit dilue la semence vers la mort c’est cela qui vrombit peut-être entre les mains
son corps_père à terre sous la treille ensanglantée
jambes écartées face au Nord les menstrues cèdent sous la mère et c’est une femme
un vocable d’oiseau_son qui s’envole_cherche-la dans le doux cri du soleil
ce bruit dans tes mains
cette vocifération bleue qui tremble entre tes doigts
vois-tu le peu de cet or promis à ta voix ?
mais ma voix peine
mais les mots
où sont-ils
les vois-tu
encore toi
du haut de la rive
riverain d’eux je les côtoie les fréquente qui me méprisent ai beau les poursuivre leur emboîter le pas ils fuient devant moi
alentour des essaims de silence désirent ta peau
attendre
que revienne le gouffre au comptoir_j’ai vu les mots se susciter les uns les autres au parloir d’un abîme
j’ai vu tant disparaître au matin la place vide près de moi le jour noirci le fleuve figé dans une glace d’étain
j’ai vu la mer assécher le fleuve les rives éteindre les vagues le sable noyer le ressac comme le vent happe d’un souffle l’air
j’ai vu au loin perdue sa main que plus rien ne rattachait à moi
j’ai vu les heures les jours les années se perdre dans ses yeux
j’ai vu mieux
paupières effondrées dans les draps d’une houle hurlante
j’ai vu sa main meurtrie
sur le marbre brumeux_défaire la cicatrice et les voix des espaces creusés de gris
propagation_d’un meurtre perdu dans ses yeux_ce tremblement
cet influx rouge sur la lame de tes gestes
et ce poids d’un labyrinthe dans le moindre baiser
j’ai vu son corps étendu sur la grève ressac de souffle
j’ai vu sa peau de souffre partir en nuées
j’ai vu sa main de sel se dissiper
creuser_entre ses mains_déloger le meurtre_assoiffer la gorge du vivre_désirer la résurrection_ORDET_
j’ai vu l’outrage en feu ravager le malheur
j’ai vu la joie des esseulés
j’ai vu les trous dans la peau des heureux
j’ai vu l’horizon de dos
la lune le jour
ton ombre la nuit
j’ai vu l’envers se tendre
les bras plier
j’ai vu tomber les anges
j’ai vu ta main dans son corps
l’arbre dans la terre
l’eau à la mer jetée
j’ai vu l’incendie debout dans sa bouche j’ai vu le combat tendre le bras dans ses yeux vu l’écho du feu sur ses lèvres
et l’écume muer en grêle rieuse et tes poings s’ouvrir dans le percement de l’amour
j’ai vu ce soir prendre ses affaires et s’en aller mourir dans ses bras ruisselants
et puis ce fut la guerre jusque dans nos veines
et puis ce fut la guerre jusque dans nos veines
(échange "twitter" in progress entre Emmanuel Delabranche et moi-même_ publié avec son accord_ 2013)
paroles - nov 2013
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