dimanche 14 avril 2013

335 - Voyage à Mazamet - 3






Notes en vue d'un cri






Paysages agricoles cousus de fièvre. Cercles d'air clair mort chu flaques. Calme angoisse labours révulsés. Ouvertes mains prière à l'enfance. Tremblée morbidesse à l'horizon. Cueillir l'égarement prophète. Hagarde mesure du conjugueur en voiture personne ne conduisait.




Tel cairn chair effigie sur banquette arrière. Enfant de nouveau, conduit oui, par le rêve. Il était là, le rêve de New York, obsessif comme brume humeur, psalmodié aux lèvres silence marbre fébrile, tel souvenir sans domicile, était là, au volant, à travers Tarn et sang.




Il m'a dit : Tu écoutes le soir la voix de ta femme mais tu te trompes. Tu n'as pas de femme. Tu es marié à la tombe. Ton sang grouille de vers. Tes orbites sont creuses où la nuit souveraine dicte ses strophes aux cauchemars qui te hantent.
J'ai hurlé hurlé hurlé.
Colère contre soi-songe, contre morte, contre horreur des bouches closes plutôt que dire.
Colère hurlée Tarn horreur saloperie d'enfance saloperie d'adultes.
Colère hurlée dans la vaste.
Colère hurlée dans hurle enfance.
          Hurlante terreur cette main en ventre agrippe fleur.
                    Car la beauté réside telle lisse lumière couchée dans la brune en paix.
                    Car la fleur reste le visage le plus beau le plus vrai de la colère.
J'ai hurlé hurlé hurlé.
          Becs ongles accompagner nos sérénités métastases.
          Becs ongles encenser ta sagesse de mort aux pinces crabe.
Colère solaire penchée contre joue ta saloperie d'enfance.




- Rêve, où me conduis-tu?
- Vers l'image où se brise ta voix. 
- Rêve, je ne t'ai rien demandé.
- J'obéis aux filles de la nuit, aux duègnes qui trament les fils de l'envers. 
- Rêve, pourquoi m'es-tu venu?
- Je suis la réponse, le gué, la pupille de feu qui boit à la source.




A verse et sans eau dépoitraillé dans plaie bras serré contre crâne.
A mourir amour ton cri vivre douloureux si vivre douloureux.
A commencer ce sans cesse cuisses hurlantes déferlées.
A mordre le cri vivre sans peau nos os hurlent.
A creuser tombes pour lier amour et vie.
A revenir au lieu puis pleurer vers océan visage océan saline tristesse.
       
          Hurlantes vêtures que paupières closes.
          Chercher nos yeux fermés qui jonchent le chemin.









M.E.R.E - Voyage à Mazamet - 3 - Notes en vue d'un cri - Dimanche 14 avril 2013 


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