lundi 20 février 2012

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15h23
Les voitures garées dans la rue se taisent et reflètent plus ou moins la lumière. Ce jour de février voit le ciel se retirer dans son bleu; parfois glissent quelques nuages lents, hagards, comme perdus dans ce non-lieu depuis longtemps voûté sur lui-même. Peu d'activités intéressent la ville plus encline à se répandre dans la vacance et les silences quand les écoliers ont déserté les institutions. Aussi les rares moteurs qui filent froissent un peu, un temps, la concorde plutôt triste qui unit les murs taiseux, les rideaux muselés aux fenêtres, les arbres effeuillés dans leur cri maigre et sans voix, les chats qui observent allongés sous les haies. Ou bien c'est une corneille noire et affamée qui déchire, un instant, de sa rauque contribution, la nappe des retraits muets sous laquelle la ville s'est pelotonnée.

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